OISEAU RARE (L')
Eugénie

Dans le vieux Paris de la fin du 19ème siècle, Eugénie vit au sein de la zone, un bidonville à la périphérie de la Capitale. Côtoyant tous les déshérités de la société, elle loge dans la roulotte d’Arthur, un vieil homme qu’elle appelle affectueusement grand-père. La jeune fille, pétrie de talent, aurait pu vivre autrement si l’Oiseau rare, le cabaret de ses parents, n’avait pas été la proie des flammes. Désormais orpheline et désirant plus que tout de remonter l’estaminet familial, elle s’est associée à d’autres hères comme Tibor, l’ancien dompteur et les frères Constantin et Lucien. Ensemble, afin de se remplir les poches, ils montent magouilles sur magouilles pour plumer les parisiens plus riches. Mais à trop jouer avec le feu, on finit par se bruler ! Eugénie va bientôt le découvrir lorsque son ami Tibor se met à tremper dans un trafic de bêtes de cirque et voit son affaire prendre une vilaine tournure.

Par phibes, le 27 mai 2020

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Notre avis sur OISEAU RARE (L’) #1 – Eugénie

Après avoir adapté Emile Zola avec Pot-Bouille paru en mars dernier, Eric Stalner ne se laisse pas refroidir et à la faveur d’une nouvelle inspiration, replonge dans un contexte historique pour nous conter, en association avec son fidèle ami Cédric Simon, l’histoire de la petite Eugénie.

Comme l’explique l’auteur dans son prologue, c’est à partir d’une reproduction d’une photographie ancienne d’Eugène Atget représentant une jeune chanteuse de rue en pleine production que le personnage principal est né. Subjugué par ce dernier, les deux artistes se sont décidés à lui construire une destinée au sein de laquelle ce premier volet va nous introduire.

Historiquement bien campé, ce tome permet de cadrer le décor dans lequel déambule la jeune Eugénie. Vivant dans un bidonville situé autour de Paris, elle vient dès les premières planches montrer sa véritable nature. Associée à quatre autres personnages, elle détrousse les gens aisés qu’elle manipule au gré de ses prestations malfaisantes. Mais elle a un passé qu’elle va dévoiler en même temps que son protecteur Arthur et qu’elle voudrait voir renaître de ses cendres.

L’on concèdera que les auteurs parviennent dans des césures scénaristiques intéressantes à nous intéresser aux déambulations de leur quintet, bien sympathique au demeurant, et en particulier celles d’Eugénie, intrépide et comédienne latente, et de Tibor, l’ancien dompteur massif. Evidemment, quelques moments de drame sont appelés à se déclarer, associés au mystère de l’Oiseau Rare et à une rencontre fortuite et capitale dans les dernières pages qui vont permettre d’orienter les futures péripéties dans des circonvolutions bien prometteuses.

Pour la mise en images de cette équipée, Eric Stalner garde ce coup de crayon qu’il maîtrise parfaitement et qu’il use rapidement avec une rare efficacité. Le travail est perceptible que ce soit au niveau des décors historiques parisiens, riches en détail et mis en valeur sous des perspectives audacieuses ou que ce soit au niveau des personnages, bien caractérisés et dotés d’une sensibilité, d’une bonhomie qui les rendent vraiment attrayants. Alternant habilement les évènements se déroulant de jour et ceux de nuit, l’artiste fait preuve d’une inspiration remarquable.

Une très bonne entrée en matière qui donne furieusement envie de voir comment la petite Eugénie va évoluer dans le prochain tome. En bien ou en mal ? Telle est la question !

Par Phibes, le 27 mai 2020

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