IMPERTINENCE D'UN ETE (L')
Première partie

En 1923, au Mexique, le photographe américain Edward Weston débarque, accompagné de son jeune fils de 13 ans, Chandler, et de sa maîtresse Tina Modotti.
Le photographe est en train de vivre un tournant dans sa carrière, dans ses choix d’artiste. Il vient de quitter sa femme Flora et ses autres enfants et, épris de liberté, il décide d’assumer sa relation avec la belle Tina jusqu’au bout. Dans ce Mexique révolutionnaire des années 20 le couple va prendre conscience d’un certain idéal artistique, engagé, proche du peuple, libre…

Par fredgri, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur IMPERTINENCE D’UN ETE (L’) #1 – Première partie

Pour tout vous dire, je ne suis pas tout de suite laissé séduire par cet album. Tout simplement parce que l’histoire se dévoile lentement, j’ajouterais même langoureusement, suivant les courbes magnifiques de Tina. On se demande ou veut aller Denis Lapière, tout est très lent, sensuel. Puis, progressivement, nous entrons dans une atmosphère plus "révolutionnaire", plus engagée, sans pour autant que le style n’en devienne plus politique. Car l’écriture de Denis Lapière garde sa finesse, ce rythme si particulier, très doux, magnifié par le graphisme tout en souplesse de Ruben Pellejero.

Certes, nous assistons à une petite période charnière de la vie de deux artistes qui sont en train de se révéler, que ce soit Ed dont le nom circule de plus en plus, dont sa renommée commence déjà à faire de lui l’un des photographes les plus importants du moment, ou bien Tina qui prend conscience d’un certain engagement artistique, qui s’implique de plus en plus et qui va devenir, elle aussi une photographe très réputée. Mais, d’un certain côté, j’aurais tendance à me dire que cet aspect "Art" n’est que secondaire dans cette histoire d’amour. En effet, nous entrons davantage dans cet album par la voie des sens, par la silhouette de Tina, par le regard que pose sur elle Ed, par une main qui carresse une hanche, par leurs mots murmurés. Très vite, on suit cet engagement naissant d’un oeil assez distrait. Impression renforcée par le dessin de Pellejero, un trait aux limites du minimalisme, habité par une sorte de grâce lente qui préfère accentuer des ambiances sensuelles que des effets faciles. Le visage de Tina, son corps, ses courbes pures, sortent littéralement des planches. En regardant sa représentation dans cet album, nous comprenons pourquoi Edward a pu tout lâcher pour la rejoindre.

Car, avant tout, L’impertinence d’un été c’est une histoire d’amour, une histoire ou deux êtres se découvrent l’un et l’autre, émergent dans leur époque, dans une prise de conscience moderniste et révolutionnaire. 10 ans les séparent peut-être, mais un geste les rassemble. Néanmoins, nous sentons déjà poindre des différences dans ce célèbre couple, Tina qui a besoin de plus, Ed qui se tourne en arrière, qui ne se retrouve pas complètement.
Cette première partie laisse le lecteur dans l’attente, encore imprégné de cette langueur très mexicaine…

Nous retrouvons pour la troisième fois le duo lapière/Pellejero, chez Aire Libre. C’est une nouvelle réussite, assez différente des deux précédents albums. Cette fois, le scénario laisse plus d’espace aux dessins et c’est certainement le caractère sensuel qui veut ça. En tout cas, c’est une nouvelle fois magnifique et passionnant, à découvrir de toute urgence.

Par FredGri, le 18 mars 2009

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