L’ile sans sourire

Un soir, Milander Dean débarque sur l’île de Yulkukany, l’île des baleiniers, battue par la pluie et les vents.
L’île est habitée de quelques marins et de leurs familles, autochtones tristes et rudes car la mer qui les nourrit se montre souvent cruelle et impitoyable.
Taciturne géologue venu pour étudier la géologie de cette terre perdue mais surtout pour trouver la solitude, il abrite en son cœur la tristesse d’un deuil poignant.
Enfermé dans un mutisme forcené, il refuse et repousse tout contact avec la société et notamment avec les gens de Yulkukany. Mais la rencontre avec la petite Elianor va fissurer la carapace qu’il s’est forgée depuis la perte de son fils et la disparition de sa femme.

Par olivier, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur L’ile sans sourire

Enrique Fernandez nous offre un petit bijou, un magnifique conte, où l’amour et la joie de vivre l’emportent sur la douleur et le renfermement sur soi.
Milander, ours bourru qui s’enferme dans sa tristesse, va se trouver confronté à Elianor, petite fille espiègle et infatigable bavarde. Elle va s’introduire dans le cœur de cet homme pour semer et faire refleurir l’espoir.
Dans un scénario qui mêle habilement le fantastique et le réel, où l’on oscille en permanence entre une réalité tragique, une vie rude et brutale et la douceur d’un monde enfantin, Enrique Fernandez nous apporte des bulles d’oxygène et son récit pétille de la malice d’Elianor.
Toute la subtilité du scénario réside dans cette fine alchimie, l’oscillation permanente entre fantastique et merveilleux. Tout au long du récit, le lecteur hésite entre la réalité de Milander et celle d’Elianor
Pour Milander, adulte et scientifique, les récits d’Elianor ne sont qu’élucubrations de petite fille qui s’invente un monde peuplé de personnages magiques. C’est un monde qu’il rejette au nom d’une vérité d’adulte, mais peut être est-ce simplement que ses yeux ne le voient plus.
C’est un choc de deux visions du monde et la logique cruelle de la société voudrait qu’Elianor grandisse, confrontée de la manière la plus tragique au réel.
La perception du monde de nos deux personnages est, jusqu’au dénouement final, parfaitement opposée.

Le dessin de Fernandez est superbe, mais au-delà de ce graphisme subtil et en même temps terriblement expressif, la magie opère et entraine le lecteur car l’auteur a su trouver un équilibre parfait entre le scénario et le dessin.

Dans la série, 40 ans d’édition, 40 découvertes, Glénat Drugstore nous dévoile une nouvelle perle, un conte empli d’espoir, de bonne humeur et de plaisir et franchement au bout des 56 pages, je suis sûr que j’arborais le même sourire que Milander.

Par Olivier, le 26 mai 2009

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