ÎLE DES TÉMÉRAIRES (L')
Volume 1

Septembre 1944. Le Japon est maintenant bombardé par les Américains. L’armée, dans un élan de désespoir, lance un appel aux volontaires pour créer une équipe de commandos suicide. C’est ainsi qu’une centaine de soldats sont sélectionnés pour apprendre à piloter de tous petits sous-marins qui s’apparentent quasiment des “torpilles humaines”, surnommées “kaiten”.

Les Japonais espèrent que cette arme kamikaze pourra frapper les navires ennemis avec précisions et peut être encore changer le cours de la guerre.
Watanabe, passionné de dessin, décide de se porter volontaire. Un long entraînement commence…

Par legoffe, le 24 mars 2013

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Notre avis sur ÎLE DES TÉMÉRAIRES (L’) #1 – Volume 1

Ce manga est paru en 2009, mais il refait l’actualité car le tome 2 n’est sorti qu’en… février 2013 ! C’est d’ailleurs ainsi que je l’ai découvert alors que je venais de terminer la lecture du premier volume d’un autre manga dédié aux soldats japonais poussés aux missions suicides, “Zéro pour l’éternité” (Delcourt).

L’île des téméraires raconte donc un épisode méconnu de la Seconde Guerre Mondiale, celui de “kamikazes des mers”. La marine impériale avait, en effet, formé un groupe d’une centaine de soldats pour piloter des torpilles reconverties en minis sous-marins (elles étaient alors équipées d’un télescope) chargés d’explosifs. Ces engins, des kaiten (ce qui signifie “Départ pour le ciel”), étaient lâchés par de vrais sous-marins à proximité de l’ennemi.

Si ce type d’arme n’a pas marqué l’Histoire, c’est sans doute en raison de son faible succès.

Syuho Sato a donc voulu raconter cet épisode historique en nous plongeant au coeur du bataillon qui va se former aux missions suicides. Nous suivons notamment un jeune soldat, dessinateur à ses heures, et son supérieur, l’un des hommes qui ont inventé le kaiten. 

Ce regard de l’intérieur est historiquement intéressant car très bien documenté. L’auteur, met aussi largement en avant les protagonistes du drame, montrant des hommes prêts à mourir pour leur patrie.
S’ils se posent parfois des questions sur leur destin, le doute ne semble pourtant guère faire le poids face à leur esprit de sacrifice. Ces soldats font d’ailleurs preuve une certaine froideur qui ne permet pas d’éprouver une réelle empathie à leur encontre. Il s’agit – pour moi – d’un vrai regret, surtout après avoir lu “Zéro pour l’éternité” dont le récit est construit de façon plus originale et où les sentiments humains ont toute leur place. Du coup, si le manga se lit sans difficulté, il se lit aussi sans réelle passion.

Des graphismes aussi se dégagent un sentiment d’inachevé. L’auteur est capable de certaines planches très détaillées et très réalistes. Mais ce souci du détail n’est pas régulier, Sato étant parfois trop tenté de jouer sur le tramage pour achever plus vite ses décors. Son travail des visages reste aussi perfectible, notamment en matière de proportions.

Il manque donc à ce livre un petit quelque chose qui, espérons-le- saura éclore dans le deuxième tome.

Par Legoffe, le 24 mars 2013

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