IDOLE & LE FLÉAU (L')
Opération Ruthless

En 2025, l’humanité est frappée depuis 13 ans par un fléau qui tue tout enfant atteignant 2309 jours d’existence et qui semble avoir rendu toutes les femmes stériles. L’inspecteur Andy Greene, chargé de l’enquête liée à l’attentat perpétré sur le bâtiment de la Newsinc à Adélaïde, se transporte à Glasgow, en Ecosse, pour y glaner quelques informations sur l’un des employés de la firme, Chris James. En effet, avant l’explosion, ce dernier échangeait dans la plus stricte illégalité avec son neveu Sebastian Ogilvy, l’un des derniers enfants qui a tenté de se suicider, des messages codés qui pourraient être la clé de l’affaire. C’est en s’intéressant à Sebastian et à ses amis que l’inspecteur Greene va faire une découverte stupéfiante mais aussi, sans le savoir va passer à côté d’un élément qui est rapport avec une opération militaire réalisée en 1941 par les services secrets britanniques pour l’appropriation de carnets codés allemands et ayant pris une tournure non prévue.

 

Par phibes, le 10 mai 2010

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Notre avis sur IDOLE & LE FLÉAU (L’) #2 – Opération Ruthless

Alors qu’il se trouve en très grande forme scénaristique pour avoir sorti au cours des 5 derniers mois pas moins de 6 albums aux orientations très différentes (Speddway T1 et 2, L’ultime chimère T5, Un long destin de sang, Apocalypse Mania T3 et le présent), Laurent-Frédéric Bollée ralentit quelque peu la cadence du séquençage évènementiel de sa nouvelle série pour s’appesantir sur trois époques essentielles.

Tout en maintenant secrètes les origines exactes du mal qui sévit dans le futur proche de notre monde (à partir de 2012 jusqu’en 2025), le scénariste a opté, par ordre d’apparition, pour l’évocation d’études scientifiques secrètes effectuées en 1978 par le professeur Sagan. Ensuite, s’intègre l’enquête de l’inspecteur australien sur l’explosion d’une bâtiment professionnel à Adélaïde en 2025. Enfin, vient l’opération militaire qui a donné son nom au titre du présent album et qui s’est déroulé durant la seconde guerre mondiale en 1941.

Si le premier tome (Syndrome 3/6/27) était celui par lequel les interrogations fusaient de toute part, cet opus commence à lever partiellement le voile et à tisser quelques liens avec les évènements antérieurs. Aussi, tout en maintenant à feu modéré sa fiction, en exhibant des fils conducteurs ténus entre les différentes équipées et en les faisant venir de très loin, Laurent–Frédéric Bollée s’amuse à adapter à sa façon un projet militaire réel fomenté par le père de James Bond, Ian Flemming, durant la dernière guerre (Opération Sans pitié), repris d’ailleurs au cinéma pour les besoins du film U-571 de Jonathan Mostow. Il va de soi qu’à la faveur des découvertes dans chaque partie traitée, l’auteur maintient un haut niveau d’intrigue qu’il ne fait éclater que très progressivement et par là même, nous maintient en perpétuelle tension.

Au niveau dessin, Igor Kordey assume sa part de marché toujours avec la même dextérité. Le côté sombre qu’il entretient puissamment tout au long des 56 planches peut être considéré comme un atout pour camper les ambiances oppressantes de l’histoire. Le huis clos dans le sous-marin est très bien restitué, dans son authenticité et dans sa violence. Le jeu des personnages, les mimiques qu’ils arborent (souvent dans des gros plans fortement suggestifs) font preuve d’une rigueur expressive attrayante.

Un très bon moment de lecture à multiples facettes surprenantes pour la résolution d’une énigme humanitaire qui reste encore à débrouiller.

 

Par Phibes, le 10 mai 2010

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