L'hypnotiseur

M. Salinero dirige un modeste hôtel à Buenos-Aires, petit homme rondouillard et débonnaire, il connait par cœur ses pensionnaires qu’il a tendance à materner. Un soir M. Arenas s’installe dans son établissement, il est hypnotiseur et participe à un spectacle dans un petit théâtre de la ville. Il ne devait rester qu’une nuit et finalement il est resté des années. Au fil du temps une relation d’amitié va naitre entre ces deux hommes.
Très rapidement, le gérant s’aperçoit qu’Arenas est insomniaque, il passe ses nuits à tourner en rond dans sa chambre, et Salinero va s’efforcer de le guérir, mais ses remèdes de grand-mère semblent bien dérisoires, Arenas cache un lourd secret dont il doit seul trouver la clef.

Par olivier, le 14 février 2010

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Notre avis sur L’hypnotiseur

Arenas est devenu médecin par amour filial plus que par passion. Dans un séminaire, il rencontre le professeur Corelli grand maitre de l’hypnose et père d’une superbe jeune fille, Livia.
Initié à cet art par Corelli, notre médecin va tomber amoureux fou de la fille du professeur, qui bien que promise à Darek, disciple préféré du professeur, partagera ses sentiments.
La mort de Livia va provoquer un bouleversement, une vengeance insolite et monstrueuse qui tourmentera Arenas jusqu’à ce qu’enfin il se délivre de la suggestion imposée.
Une histoire à la fois simple et extraordinaire, une histoire d’amour malheureuse compliquée par le milieu des protagonistes, des médecins hypnotiseurs.
Au fil de la recherche de sa paix, Arenas va croiser d’autres personnages eux aussi en quête de quelque chose qu’ils ont perdu, un souvenir la plupart du temps. Il s’efforcera de les aider par le biais de son talent à se retrouver ou à trouver ce qui leur manque, allant souvent bien au-delà de ce qu’il peut offrir dans ses démonstrations sur scène.
Galerie de personnages étranges et attachants, vision d’une société contemporaine où se côtoient l’intègre et l’escroc, l’opportuniste et l’altruiste. Arenas promène sa carcasse dans cette ville, héros triste au sourire disparu qui déambule noble et généreux, cherchant sa rédemption et facilitant celle des autres.
Un album délicat où la quête policière et les sentiments se mêlent et s’imprègnent l’un de l’autre dans une ville aux décors effleurés.
Le dessin de Valiente s’inscrit dans la douceur générale qui habite ce récit malgré la violence parfois crue des faits.
Son trait marqué et ses personnages expressifs laissent transparaitre toute la puissance des émotions, l’âme des acteurs de ce drame se révèle et nous laisse décontenancés.
Les dialogues élégants, sans pesanteur ni verbiage de De Santis allègent une atmosphère qui aurait pu être étouffante.
Une histoire étrange et fascinante, à la fois crédible et surréaliste, où le ton léger et les douces couleurs mettent en exergue la tragédie.

Par Olivier, le 14 février 2010

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