L'humain

500.000 ans dans le futur, un étrange engin spatial s’écrase sur la planète Terre. un androïde d’aspect féminin s’en extrait, il s’appelle Alpha, c’est un psycho-bot, à savoir un robot psychologue qui est responsable de la santé mentale de Robert, un biologiste généticien, le seul rescapé humain, semble-t il, maintenu en hibernation depuis le passé pour relancer la civilisation disparue depuis des milliers d’années. Mais, une fois réveillé, Robert ne pense qu’à retrouver June, sa femme, avec qui il devrait commencer la repopulation humaine. Il découvre, finalement, qu’elle est arrivée cent ans avant lui et qu’elle est morte en l’attendant. Progressivement, Robert sombre dans une folie mégalomane sous le regard inquiet d’Alpha qui décide de réagir…

Par fredgri, le 7 novembre 2019

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Notre avis sur L’humain

Avec cette nouvelle collection d’albums SF, "Visions du futur", Dargaud mise sur l’originalité, avec des récits qui explorent les possibilités d’une nouvelle façon de raconter le futur, avec un regard d’auteurs.
Ici, Agrimbau et Varela s’intéressent d’une part au futur de la planète, de l’humanité, mais surtout aux dérapages de ces êtres humains qui reviennent inexorablement détruire ce qui les entoure dès qu’ils retrouvent leurs instincts primaires.

Il ne s’agit néanmoins pas d’un récit post-apocalyptique, loin de là. Le héros, humain, est l’étranger sur ce territoire, il envahit un environnement qui n’est plus le sien et veut absolument en faire le sien, quitte se transformer petit à petit en démiurge autoritaire et sadique. Il suffit qu’il perde ses espoirs en l’avenir pour tout de suite glisser vers ses instincts les plus bas… Et le récit nous présente cette lente montée en puissance sous l »œil de plus en plus inquiet de l’assistante artificielle qui recèle bien plus d’émotions que ne pourra jamais en avoir Robert !

Le scénario s’oriente donc sur un regard décalé qui met Robert en marge par rapport au monde qui l’entoure. Cet homme est dorénavant l’autre, celui qui s’impose, qui soumet, qui n’a en somme rien à faire là. Mais comme ses ancêtres colonialistes ou missionnaires, il entreprend de faire plier la population locale sans daigner un seul instant la comprendre. Qu’importe, il lui faut des disciples qu’il va dominer grâce à ses cyborgs fabriqués à partir de cadavres et de parties robotiques… S’ensuit une phase messianique, violente qui met l’accent sur la transcendance…

L’histoire est vraiment passionnante et très intelligemment menée, avec une écriture précise et cinglante. Sans oublier le dessin de virtuose de Lucas Varela qui émerveille à chaque page. C’est beau, habile et captivant !

Un album qui ne laisse absolument pas indifférent !

A lire sans plus attendre !

Par FredGri, le 7 novembre 2019

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