HOMME DE L'ANNEE (L')
1492

En 1483, le roi Jean II de Portugal a décidé de financer de nouvelles expéditions navales vers les Indes. Cette décision met du baume au cœur aux navigateurs comme Cristobal Colomb, qui, raillé pourtant par ses pairs à cause de ses aspirations hors norme, attend le moment propice pour se lancer sur la route de l’Ouest. Par ailleurs, sur le rivage de l’île de Porto Santo, une petite embarcation s’est échouée avec, à son bord, Salvador, l’ancien armateur portugais disparu lors d’un naufrage, et sa belle compagne, Enoa. Ces derniers reviennent d’un très long voyage pour quémander en catimini l’aide d’un vieux ami médecin, Miguel. Pendant que celui-ci est consulté par Salvador, Enoa est capturée par les soldats du gouverneur local qui décide de l’emprisonner au palais. Sollicité par le régent, Cristobal Colomb trouve, en voyant la belle captive, enfin la preuve qu’il existe réellement une route vers l’Ouest et souhaite se servir de celle-ci pour enfin obtenir l’autorisation royale de lancer son expédition. Mais le gouverneur ne l’entend pas de cette oreille. Aussi, le futur amiral va devoir trouver d’autres arguments pour arriver à ses fins et pour cela, Salvador le naufragé va les lui apporter.

Par phibes, le 5 avril 2014

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Notre avis sur HOMME DE L’ANNEE (L’) #6 – 1492

La série concept lancée par la maison Delcourt aligne un nouvel opus (le 6ème) qui cette fois-ci permet de faire la connaissance d’un nouveau personnage totalement inconnu qui, d’après la fiction proposée, serait à l’origine d’une des plus grandes découvertes de l’Histoire.

Evidemment, quand on cite l’année 1492, il ne fait aucun doute que celle-ci est immédiatement associée à l’explorateur Christophe Colomb et à la découverte du Nouveau Monde. Mais pour Céka et Patrick Tandiang, les deux réalisateurs de ce sympathique one-shot, c’est un autre "homme" qui se veut à l’origine de ce grand pas et qui permit d’initier le vaste projet d’exploration des fameuses Amériques.

L’équipée narrée qui s’appuie inévitablement sur un cadre historique bien précis (le Portugal au 15ème siècle) se veut intéressante par le fait qu’elle donne le pas aux prémices de la première expédition du grand navigateur italien. Fort d’une certaine force narratrice, Céka introduit son sujet avec un soupçon d’intrigue (le projet de révolte de matelots) cassé volontairement par un retour en arrière explicatif mettant en scène les deux protagonistes essentiels, Cristobal Colomb et son prédécesseur.

Leur histoire commune qui repose sur le mystère de la découverte de l’Amérique est assez conventionnelle dans son déroulement et pas forcément des plus transcendantes dans sa consistance. L’intrigue y est plutôt simple, reposant essentiellement sur l’exotisme de la belle Enoa et sur la rencontre qui tarde à venir entre Colomb et Salvador. Malgré tout, on se laisse emporter par cette ferveur exploratrice ambiante dont regorge l’épopée, par les préoccupations des protagonistes (humanistes, amoureuses, ambitieuses, comploteuses…), par leur personnalité propre et par l’action qui en découle.

Les prémices de la destinée de Cristobal Colomb se voient mises en image par Patrick Tandiang, dessinateur à qui l’on doit particulièrement Le matin des suaires brûlés, une intervention dans les sagas Sept et Spyder et le premier opus de l’odyssée de Japper Jack. Son style est aguerri, bénéficiant d’un bon réalisme malgré quelques petites imperfections au niveau des visages de ses personnages. Il se montre adroit à travailler les profondeurs de ses champs, via des décors bien reconstitués historiquement, riches en détail.

Un album somme toute agréable qui assoit bien l’idée que le grand navigateur Cristobal Colomb n’est pas forcément le découvreur du Nouveau Monde et que d’autres ont pu l’être avant lui.

Par Phibes, le 5 avril 2014

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