L'heure la plus sombre vient toujours avant l'aube

Jean-Paul est chauffeur routier, Nouria serveuse dans un restoroute. Alors qu’elle se fait brutaliser sur le parking par Salopard 1er, son patron qui la harcèle, Jean-Paul intervient, la sort de ses griffes et l’emmène loin de là vers une destination inconnue. Plutôt surprise mais sonnée par la vie, Nouria se laisse guider par ce nouvel ami. Petit à petit l’emprise de Jean-Paul sur Nouria va empoisonner la vie du couple naissant. L’amour, la jalousie, le désir seront les éléments importants de leur rencontre.

Par MARIE, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur L’heure la plus sombre vient toujours avant l’aube

Avec un titre emprunté au grand écrivain Paulo Coelho dans son roman L’Alchimiste* ou à Bob Dylan, excusez du peu, Emmanuel Moynot évoque le thème universel de la rencontre amoureuse dans sa nouvelle bande dessinée. Proche du roman social contemporain, il exprime d’abord le désir créé par l’autre lors d’une rencontre inattendue mais aussi les difficultés qu’une telle situation peut provoquer dans la vie, la jalousie, la séparation, la dépendance… Rapidement brossés, les différents tableaux s’enchaînent pour atteindre un plaisir partagé entre les personnages, l’auteur de l’album et les lecteurs. Ouf, il la désire, elle le désire, ils se rencontrent. Oui, mais non ! Impossible de laisser ce petit bonheur tranquille alors la roue tourne à leur désavantage et plein de modelés et d’épaisses couches de couleur, les personnages se désunissent et se blessent. L’important dans cette histoire est le moment charnière qui fait basculer chacun des deux protagonistes dans une autre vie. Sans complaisance face aux hommes de ce monde, l’auteur les rend violents et macho jusqu’au harcèlement sexuel et psychologique. Les dépendances subies par l’héroïne sont bien sûr les gros obstacles à franchir et le chemin est difficile. Le nouvel album d’Emmanuel Moynot est dense, principalement dans ses couleurs appliquées en masses sombres et soutenues, dans la rapidité de l’histoire et dans la capacité à agir au final pour tous les personnages.Chacun tire des conclusions. Autre fait intéressant l’histoire est racontée simultanément des points de vue de l’homme et de la femme. Chacun s’exprime à la première personne et chacun dit sa vérité. Joli exercice de compréhension et de tolérance vis à vis de l’autre. Hommes et femmes toujours en décalage ? Oui mais c’est normal. Par contre tenter de s’écouter et de se comprendre est une vraie nouveauté (j’exagère à peine). Le nouvel opus d’Emmanuel Moynot – qui dessine aussi merveilleusement bien la nudité de l’homme – est un très agréable moment de lecture à partager. * "l’heure la plus sombre est celle qui vient juste avant le lever du soleil. " extrait de L’alchimiste Paulo Coelho.

Par MARIE, le 18 novembre 2008

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