ETRANGE AFFAIRE DES CORPS SANS VIE (L')
L'étrangleur de Boston

Au début des années 60, au moment où les médias se font l’écho de la conquête spatiale, la ville de Boston dans le Massachusetts est secouée jusque dans ses fondations par une vague de meurtres perpétrés dans une barbarie extrême. La police piétinant et les assassinats se poursuivant, le procureur général fait appel à l’avocat Jack Bottomly afin de diligenter l’enquête. Commence alors une longue et pénible traque, peuplée de détraqués en tout genre, à l’encontre d’un homme mystérieux dont les agissements sanglants angoissent toute une population et dont les errements criminels couverts par une double personnalité semblent non prévisibles. Jusqu’à qu’il fasse une erreur… Malgré cela, Jack Bottomly parviendra-t-il à le confondre ?
 

Par phibes, le 1 janvier 2001

Publicité

Notre avis sur ETRANGE AFFAIRE DES CORPS SANS VIE (L’) # – L’étrangleur de Boston

La collection "Serial-killer" de chez Soleil s’enrichit après "Zodiac-killer" et "Le Vampire de Sacramento", d’une troisième aventure policière portée par le tandem Chouraqui/Fino, à laquelle est lié un tueur en série, l’étrangleur de Boston. Pour ce faire, les deux auteurs se sont largement inspirés des terribles forfaits de ce personnage qui défraya la chronique américaine dans les années 60 et mit dans le plus grand désarroi la population féminine d’une grande cité, en l’occurrence Boston.

Confiée à Elie Chouraqui, cinéaste averti et déjà responsable d’un projet de bd adapté de sa comédie musicale "Spartacus le gladiateur", la "scénarisation" de cette histoire authentique nous expose, en un seul tome (c’est un avantage !) et à l’image d’une biographie illustrée, la dure enquête policière qui fut chapeautée par l’avocat Jack Bottomly.

A ce titre, dès le départ, l’ambiance est campée et les meurtres défilent dans une version choc, version qui, cependant, est loin d’être gore mais suffisamment explicite (surtout dans les termes employés) pour faire toucher du doigt l’atrocité des faits. L’atmosphère angoissante qui s’ensuit est bien retranscrite et vient jeter l’opprobre sur la cité bostonienne au point d’en émouvoir la plus haute autorité judiciaire qui désigne son plus fin limier. A ce titre, Elie Chouraqui nous fait percevoir la nouvelle impulsion que cette nomination génère et l’enquête tout azimut qui en découle. De fait, il plombe un peu plus le cadre. Il nous fait rencontrer toute une série de dépravés sexuels dont les pérégrinations les plus sordides nous feront réfléchir et, in fine, le "fameux" tueur avec sa double particularité inquiétante (physique et mentale).

Sans rentrer dans un suspense des plus torrides, le scénariste maîtrise son récit selon un plan bien assuré conforme aux investigations originales, et maintient impeccablement tout au long des 48 planches l’atmosphère sinistre de départ qui progressivement est rejointe par celle de la folie meurtrière.

Serge Fino, quant à lui, voit ses dessins fortement évoluer par rapport à sa série de départ "Les ailes de Phaëton". Fidèle aux éditions Soleil chez lesquelles il a produit entre autres "Spartacus le Gladiateur", "Les larmes du désert", " Cerbères" ou encore, a participé à "Le vampire de Sacramento" de la même série, il semble abonné aux récits actifs aux ambiances de polars. Son style est réaliste, bien énergique et profond. Fort de sa maturité, il joue parfaitement avec les ombres et campe, de ce fait, les climats glauques et pesants.

Si l’affaire de "L’étrangleur de Boston" ne vous dit rien, il est plus que probable que cet album, réalisé avec brio, vous en donnera les tenants et les terribles aboutissants. Brrrr ! Ça fait froid dans le dos !
 

Par Phibes, le 19 avril 2009

Publicité