L'été de Luca

Ces vacances d’été à la campagne étaient ressenties par Luca plutôt comme une mise à l’écart… Ses parents étant en effet en instance de divorce, le jeune garçon n’était forcément pas dans les meilleures dispositions pour profiter de l’accueil pourtant sympathique de son grand-père qui lui proposait, pour l’occuper, de l’aider à réparer des choses par-ci par-là dans sa maison.

Voilà qui n’enchantait pas Luca. C’est pas ça, des vacances… Alors, pour ne pas travailler, Lucas partait aux alentours, explorer, tristounet, la campagne qui l’entourait. C’est ainsi qu’il a trouvé la compagnie d’un groupe de "grands" qui l’a accepté dans ses plans baignades ou pique-niques. Ou la gentillesse de cette fille qui a su le comprendre.

Mais c’est surtout la fascination qu’a suscité en lui cette rivière pleine de méduses qu’il a découverte qui a sorti Luca de son repli sur soi…
 

Par sylvestre, le 24 décembre 2009

Notre avis sur L’été de Luca

On ressent bien cette perte de toute envie qui écrase le jeune Luca lorsqu’il arrive sur les lieux où il doit passer ses vacances. Avoir des parents qui divorcent, ce n’est pas facile à gérer pour un gamin de son âge… On ne sait alors pas si Luca vit d’ordinaire en ville ou à la campagne, mais il apparaît clair et tout de suite que malgré sa beauté et ses richesses, la nature ne réussit pas, dans un premier temps, à changer les idées du jeune garçon.

L’auteur Malik Deshors dessine la nature accueillante, belle, légère… Mais ces jolis paysages ne semblent pas avoir le pouvoir de faire oublier à Luca ses problèmes. Pas plus que la bonne humeur que lui offrent de partager ces vacanciers voisins parmi lesquels il ne trouve pas vraiment sa place. Le positif ne trouve pas de prises sur Luca. On comprend bien que tout se passe pour lui à l’intérieur, qu’il a besoin d’un soutien psychologique que rien de terrestre ne semble pouvoir lui apporter. Alors on accueille avec soulagement ces méduses qu’il découvre dans une rivière, non loin de chez son grand-père. Elles qui auraient pu, dans un autre contexte, être les victimes toutes trouvées pour des enfants en quête de jeux discutables se font les portes d’un monde onirique qui aspirent Luca et aspirent peu à peu ses tracas, jusqu’à lui redonner le visage d’un garçon qui réussit à enfin profiter de son temps et des gens qui l’entourent.

Elle a des airs de nombreuses BD qui mettent la nature et ses bienfaits à l’honneur, mais la bande dessinée L’été de Luca nous invite elle plutôt sur le versant thérapeutique d’une nature qui, au départ dans l’ombre du renfermement du héros, va reprendre ses droits, ses pouvoirs et jouer sur le moral de l’enfant pour l’aider à franchir un cap difficile.

Malik Deshors raconte cette histoire avec sensibilité, en nous faisant en quelques sortes traverser nous aussi une zone de turbulences avant de nous faire revenir sur la terre ferme ; car ces méduses que découvre Luca (tout comme celles que collectionne son grand-père) ne sont-elles pas, avec du recul, un élément complètement abstrait dans le récit, un élément décalé, au regard de l’authenticité plus convenue de tout le reste ? On ressort ainsi de cette lecture rafraîchis d’être, sans trop avoir su les appréhender avant, passés à travers les remous de l’âme qu’on a détectés en Luca. Comme un peu plus neufs…

Alors on se fait la remarque que rien ne vaut un joli petit coin de nature pour se ressourcer ! Et je ne vous cache pas que cet endroit pourrait alors être l’endroit idéal pour découvrir cette bande dessinée et en profiter pleinement ; pour passer son été avec Luca…
 

Par Sylvestre, le 24 décembre 2009

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