ESPION DE CÉSAR (L')
Le Rubicon

A la suite de l’assassinat du tribun Publius Clodius Pulcher intrigant contre César, Rome plonge en plein chaos. La plèbe met le feu à la ville et des massacres ont lieu. Le Sénat nomme Pompée consul unique pour enrayer la vindicte populaire. Pendant ce temps, César mène la guerre en Gaulle, mettant en déroute ses plus grands adversaires, les armées germaines et puis plus tard celles des Belges. Convoqué par César, Coax le gaulois espion apprend que son ami le centurion Titus auquel il doit la vie a été assassiné à Rome et que la chienne d’Hadès est peut-être à l’origine de ce méfait. Il lui est alors demandé de partir pour la capitale romaine afin de découvrir l’auteur du crime et de remettre en même temps une missive à Cicéron. Pendant ce temps, à Rome, Sanian dite la chienne d’Hadès poursuit son travail de sape sous les ordres de Pompée. C’est donc dans des lieux dévastés fuis par ce dernier qu’arrive Coax. Il se dirige sur le site du crime et tombe sur Nestor, le fils de Titus qui a survécu à ses tortionnaires. Le jeune homme lui narre les évènements et identifie le meurtrier de son père. Alors que la République semble compter ses derniers jours, Coax va permettre à Nestor d’assouvir sa vengeance et grâce à son intervention auprès du sénateur Marc-Antoine, va finir par se retrouver enfin face à l’insaisissable Sanian.

Par phibes, le 22 juin 2022

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Notre avis sur ESPION DE CÉSAR (L’) #3 – Le Rubicon

L’inaltérable scénariste Jean-Pierre Pecau revient, en compagnie du talentueux illustrateur Fafner, pour nous livrer la dernière partie de sa fresque romaine portée par l’impressionnant espion gaulois de César, Coax. Dans une violence qui le caractérise, nous le retrouvons au côté de César alors que ce dernier s’est lancé dans une guerre militaire contre ses plus gros adversaires, les Germains et les Belges. Malheureusement, par ailleurs, une autre guerre (civile) se déroule qui touche gravement aux fondements de la République.

Cet ultime opus bénéficie une fois encore de la puissance charismatique du personnage principal. Intervenant dans un cadre historique bien maîtrisé et à la faveur d’une enquête demandée par Jules César, Jean-Pierre Pécau renvoie le fameux espion, comme on pouvait s’y attendre, face à sa détractrice, Sanian après lui avoir fait croisé des personnages célèbres qui ont « construit » Rome. Il en résulte de nouvelles péripéties bien pêchues qui ont pour avantage de mêler la grande Histoire et la fiction inhérente à Coax.

A n’en pas douter, le récit, s’il se réfère dans son ensemble à des faits authentiques, ne fait pas dans la demi-mesure. Sous le couvert de la crise politique et du soulèvement populaire, il nous permet de suivre le gaulois massif dans ses prérogatives d’enquêteur, faisant justice à coup de massue et de glaive. C’est fortement didactique, puissant dans ses actions, sans ambages et surtout d’une radicalité impressionnante.

Il va soi que Fafner apporte une grosse pierre dans cet édifice historico-fictif et ce, grâce à un graphisme pour le moins musculeux et violent. Bénéficiant d’une effigie à la Conan et d’une grande gueule, Coax crève les vignettes, rejoint en cela par d’autres protagonistes puissamment charpentés. L’on concèdera que l’artiste se plait à jouer sur la dureté de son trait et à forcer sur le caractère de ses personnages. A contrario, il démontre une réelle volonté d’être fidèle à l’époque, soignant par ce biais les nombreux décors.

Une fin d’équipée romaine très inspirée et particulièrement nerveuse.

Par Phibes, le 22 juin 2022

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