L'Espignole

L’Espignole est un cours d’eau, celui de notre enfance dans lequel barbotent encore les souvenirs, les émois des premiers baisers et les sensations de l’eau qui coule sur nos corps.

Par MARIE, le 1 janvier 2001

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Toute la BD, que de la BD !

2 avis sur L’Espignole

Courte articulation littéraire et graphique autour d’un cours d’eau, « L’Espignole » de Baudoin, n’en est pas moins une lente et longue sensation de douceur et de calme à l’allure nostalgique. Peu de pages, peu de cases et pourtant tout est là pour que chacun puise dans ses souvenirs propres et recrée les voyages d’antan, ceux de l’enfance, les « Madeleine de Proust ». Le dessin tracé au fusain ne représente rien d’autre que le lit de la rivière, son décor, son environnement jusqu’à ce qu’apparaissent les jambes d’une femme et que l’on surprenne encore une fois l’auteur perdu dans ses rêveries amoureuses.

Ses femmes sont fines, belles et expriment souvent la grâce et la volupté. Encore une fois, le tableau, tout à la fois poétique et sensuel se pose là, comme un chevalet en pleine campagne et termine sur un accablement, une conclusion terne d’un avenir où la magie disparaît au profit d’un esprit pratique et organisé.

On ne va pas souhaiter de retour en arrière ce qui ne serait pas très conventionnel alors on va plutôt se plonger dans les créations artistiques telles que celles de Baudoin se posant là pour prolonger le plaisir du passé tout en profitant du confort moderne.
L’espignole est un très joli poème contemporain dont il ne manque qu’une bande son avec quelques chants d’oiseaux pour s’endormir dans un doux rêve.

Par MARIE, le 22 octobre 2006

 
L’Espignole, c’est un cours d’eau que le narrateur nous présente tel qu’il en a le souvenir tout en sachant qu’aujourd’hui, si il existe encore, il n’est plus cet endroit sauvage qu’il a aimé fréquenter avant qu’on ne lui « vole ».

Vous trouverez peut-être vous aussi cette BD sur un présentoir un peu comme ceux sur lesquels on trouve des cartes postales. C’est qu’elle est toute petite ! Comme toutes celles de la collection Patte de Mouche, d’ailleurs. Et souple, et ne comptant que peu de pages ; mais elle en deviendrait presque une carte postale animée !

Peu de pages, pour un principe tel que « une idée égale une BD ». Chaque auteur ayant écrit pour cette collection de l’Association a pu effectivement y développer ce qui ne pourrait être qu’une phrase, qu’une pensée, qu’un sentiment ou simplement une histoire très courte.

Avec, dans ce cas, un dessin par page, Edmond Baudoin nous raconte un souvenir. Il nous donne l’accès à un lieu qui a marqué sa jeunesse mais qui, depuis, a beaucoup (trop) changé. Et avec son trait noir et si particulier, il finirait presque sur une note d’humour, mais un humour teinté de triste nostalgie. En cherchant dans ses souvenirs, chacun doit avoir connu aussi « son » Espignole. C’est pour cela qu’en quelques dessins, Baudoin réussit à nous troubler et à nous faire regretter encore plus que le temps passe si vite en enfonçant irrémédiablement dans le passé certains de nos souvenirs qui ne demandent pourtant qu’à ressurgir et à nous étouffer de bonheur.
 

Par Sylvestre, le 9 novembre 2007

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