ÉPOPÉE DE LA FRANC-MAÇONNERIE (L')
Le mot du maçon

A la fin du XVIème siècle, l’Ecossais William Schaw va poser les bases du rituel maçonnique. Les luttes politiques et religieuses battent leur plein en Europe. Le catholique Schaw va devoir faire preuve d’intelligence et de stratégie afin de mener à bien son œuvre à la cour d’une Ecosse protestante.

Par v-degache, le 15 janvier 2021

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Notre avis sur ÉPOPÉE DE LA FRANC-MAÇONNERIE (L’) #3 – Le mot du maçon

Les deux premiers tomes de la série L’épopée de la franc-maçonnerie étaient consacrés aux inspirations et origines de celle-ci, en traitant d’Hiram et du temple de Salomon, puis d’une Europe où des cathédrales de pierre sont érigées par des centaines de bâtisseurs, parmi lesquels se créent les racines des rituels maçonniques.

Pour ce troisième volume, on délaisse cette histoire en partie mythique, pour évoquer l’importance de l’Ecossais William Schaw (1550-1602) dans la structuration de la maçonnerie, à travers la rédaction de ses Statuts Schaw qui vont structurer les loges, mais également l’ouverture de celles-ci à des gentilshommes extérieurs au monde des apprentis, compagnons et maîtres.
Le titre de ce Tome 3, Le mot du maçon, fait quant à lui référence à une autre nouveauté introduite par Schaw : l’importance de la mémorisation, dont le fameux "mot du maçon" ! Il intègre cela à ses Statuts et développe des stratégies de mémorisation élaborées, venant parfois de la Grèce antique.
Le rôle de l’Ecossais est tel, qu’il est considéré par certains comme étant à l’origine de la franc-maçonnerie.

Si Didier Convard (Le triangle sercret) adoube ce tome de son nom en couverture, c’est l’excellent Pierre Boisserie qui signe le scénario. Celui-ci maîtrise la fiction historique et sait conjuguer rigueur de cette science humaine et récit partiellement fictif, rythmé et fluidement articulé ! Sa série La Banque était notamment une réussite dans ce domaine !

Le contexte est ici passionnant, dans une Europe de la fin du XVIème marquée par la Renaissance, présente ici par l’intérêt des monarques pour l’architecture. La question religieuse est bien sûr aussi omniprésente. L’Ecosse protestante, et notamment son Eglise, la Kirk, voit d’un mauvais œil ce catholique Shaw devenir Maître des Travaux de Jacques VI d’Ecosse, futur roi d’Angleterre sous le nom de Jacques 1er, à la mort d’Elizabeth 1ère.
L’album s’ouvre d’ailleurs sur le massacre de la Saint-Barthélémy en 1572, avec des corps parmi lesquels Shaw déambule, marqué par ces massacres religieux, et annonçant sa volonté de créer des liens de solidarité via les loges, ainsi qu’une certaine modération religieuse.

Le dessin est confié à Vincent Wagner, habitué de la BD historique, qui nous avait notamment enchanté avec ses Indiens dans sa série Wild river. Comme pour les tomes et auteurs précédents, le style est réaliste. Une minutie et une attention toutes particulières sont accordées aux costumes, notamment lors des scènes se déroulant aux cours du Roi de France, du Danemark, d’Angleterre et d’Ecosse. Les reconstitutions urbaines et architecturales sont tout aussi réussies.
Un dossier composé de documents, de focus historiques, et d’un texte du Souverain Grand Commandeur du Suprême Conseil de France complète l’album.

Le Tome 3 de L’épopée de la Franc-maçonnerie Le mot du maçon éclaire brillamment les origines maçonniques, porté par le beau dessin de Wagner et un récit de Boisserie d’une grande lisibilité et intelligence.

Par V. DEGACHE, le 15 janvier 2021

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