EPERVIER (L')
Captives à bords

A bord de la Pomone que l’Epervier a "emprunté" à la baie de Brest, règne une tension des plus minantes. Parti à la poursuite de la "Méduse" et du Marquis de la Motte qui en a pris possession, le navire connaît de nombreuses déconvenues qui ne peuvent que retarder sa progression. Séquestrations de femmes, avaries et disparitions d’hommes se succèdent faisant penser dans un premier temps que le bateau est maudit et dans un second temps, qu’un assassin sévit à bord. Dans quel but ces meurtres sont-ils commis ? N’y aurait-il pas un lien avec le passé de l’Epervier ?

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur EPERVIER (L’) #4 – Captives à bords

Toutes voiles dehors, Yann le Kermeur maintient son cap quant à la récupération de son navire "La Méduse" et de son équipage retenu prisonnier par le terrible Marquis de la Motte. En cet épisode, nous nous éloignons de la terre ferme pour prendre la haute mer. Malheureusement, il n’y a point de repos pour celui qui crie vengeance à la suite de l’affront subi au Domaine de Kermellec. En effet, des assassinats sont recensés sur le 3 mâts d’emprunt qui mettent en péril le désir premier de l’Epervier. L’aventure d’origine n’avance que petitement dans ce tome dans lequel Patrice Pellerin fait apparaître une histoire dans l’histoire. Yann, non content de tenter de poursuivre son but, doit déjouer les agissements ténébreux d’un meurtrier de l’ombre.

Bien sûr, on ne pourra que se délecter de cette atmosphère pesante que suscite ce personnage mystérieux qui sert des desseins tout aussi secrets. Aussi, dans ce huis clos naval, les rixes sont nombreuses et de fait, l’auteur esquive le piège de la monotonie que peut engendrer cet espace exigu. Pour pigmenter encore plus cette traversée déjà mouvementée, l’artiste nous fait croiser le sillage de bateaux pirates et nous fait les témoins d’un combat naval en bonne et due forme.

Par ailleurs, grâce à des retours en arrière judicieusement disséminés, le passé de Yann le Kermeur se découvre bribes par bribes.

Sans aucun doute, cette belle aventure est l’occasion de démontrer la toute puissance graphique de Patrice Pellerin qui réalise des navires d’une réelle beauté. Toutes voiles déployées, de la proue à la poupe, on ne se lasse pas de voir la précision avec laquelle il représente ces "bayes". Le moindre filin est représenté et tend à penser que la documentation sur laquelle il s’est appuyé, a été utilisée à bon escient. Les personnages se démènent dans une activité exaltante. Un seul bémol (je chicane) est la représentation féminine qui n’est pas assez variée, les visages des femmes étant trop semblables.

L’épervier a pris son envol et fort de sa détermination, compte bien rendre gorge à celui qui l’a mis dans sa fâcheuse posture. Morbieu ! Que viennent les embûches, ce dernier saura bien s’en dépêtrer.

Par Phibes, le 17 juin 2008

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