L'autre laideur, l'autre folie

Helen est une vieille dame, et dans cette gare désaffectée où la conduit sa fille Linda, elle se souvient de son passé, par brides, souvenirs diffus, puis plus clairs, jusqu’à retracer les moments forts de sa vie…
Elle raconte son errance de gare en gare, à la recherche d’elle même en quelque sorte…
Une histoire d’amour peu commune, au détour d’une vie peu commune…
Des visages sans nom, des voix avec, et au final, une histoire qui se passait dans les années 30, une très belle histoire…

Par Siam l'Archiviste, le 1 janvier 2001

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2 avis sur L’autre laideur, l’autre folie

« L’autre laideur, l’autre folie » se lit lentement, sans se dépêcher, nous suivons Helen, nous l’écoutons marcher, se regarder dans le miroir, s’imaginer être deux et se parler à elle même, qui est-elle, nous n’en savons rien ! Des années plus tard elle se souviendra avec nostalgie, comme d’un vieux secret, cette course dans le pays, mais surtout elle repensera à cette rencontre…
Lloyd n’ose se regarder, il a une voix magnifique, mais ne peut supporter de se voir dans une glace.
La belle inconnue rencontre alors la bête solitaire, pleine de douceur, ils se prennent la main, comme deux êtres qui décident de souffler un peu dans leur course contre eux-mêmes, une pause où tout se fige, ou il est bon de simplement se mettre à cuisiner, s’asseoir, parler, en attendant que le train arrive…
Marc Malès nous surprend donc avec cette histoire pleine de douceur, de tension aussi qui nous envahie sans crier gare, un style si loin des autres albums qu’il a dessinés jusque-là !
Je feuillette une nouvelle fois ces pages, je crois réentendre cette voix dans une radio, ce mystère qui se déroule tout au long de cet album si magnifiquement écrit et dessiné.
Quel bouleversement !

Par FredGri, le 30 décembre 2004

Cette BD est un cadeau, d’abord un cadeau d’anniversaire, puis un cadeau de lecture…
Une histoire comme on en fait trop rarement, servie par une narration efficace, sans à coups, tout en finesse et en douceur, avec ses moments d’émotions, ses moments de calme, et un trait somptueux. En noir et blanc, ce qui ne gâche rien de l’album, bien au contraire.
Il y a des libraires qui savent ce qui est bon, cet album en est la preuve, et c’est à la suite de judicieux conseils qu’il s’est retrouvé entre mes mains. Avec mon habituelle avidité de lecture, je l’ai presque immédiatement ouvert, pour le savourer tranquillement sans bouger de mon lit… Et je dois dire que je ne regrette absolument pas une seconde cette lecture. En refermant la dernière page, je me suis tout de suite fait la réflexion qu’il fallait que je partage ce plaisir, que je donne à d’autres l’envie de le lire, car vraiment, cet album est somptueux.
Il y a eu quelques bonnes surprises cette année dans toutes les bandes dessinées que j’ai parcourues ou lues. Et celui ci fait partie des meilleures lectures, sans hésiter. Le scénario n’y est pas très original, la narration non plus, mais elle est bien menée, elle immerge le lecteur dans l’histoire toute simple de cet homme mystérieux, et de cette femme qui l’est un peu moins. Au final, c’est une très belle histoire d’amour, de partage entre deux êtres, la recherche de ce petit quelque chose en chacun de nous, qui ne demande qu’à éclore, différent pour chacun.
Tout cela est parfaitement bien rendu par le noir et blanc de Marc Malès, qui sait donner à ses personnages le soupçon d’humanité qu’il manque parfois à beaucoup d’oeuvres…
S’il n’y avait qu’une seule chose à dire pour conclure cette petite chronique ce serait tout simplement : Ne passez pas à côté !

Par Siam l'Archiviste, le 19 octobre 2004

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