L'assassinat du Père Noël

Dans le charmant petit village de Mortefond, la nuit de Noël, les cloches de l’église Saint Nicolas appellent à un étrange rassemblement.
Comme surgis d’un conte de fées, le père Noël, la mère Michel, Cendrillon, Peau d’Âne, Le Roi et la Reine, Cendrillon, Méphistophélès se pressent vers l’église afin de célébrer la naissance de l’enfant Jésus.
Chaque année, dans ce village des Vosges, la nuit de Noël est l’occasion de figer le temps, le bal d’ "Il était une fois" fait revivre les merveilleux personnages de l’enfance.
Mais cette année, la fête est gâchée, le Père Noël est retrouvé mort dans la neige. Prosper Lepic, détective-avocat, qui est venu là passer un mois de vacances pour soigner ses pauvres nerfs se charge alors de l’enquête dans un village désormais isolé par la neige.

Par olivier, le 28 décembre 2010

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Notre avis sur L’assassinat du Père Noël

Cet album est très librement adapté d’un roman de Pierre Véry qui donna lieu à une excellente adaptation au cinéma par Christian Jaque en 1941.
C’est à la manière d’Agatha Christie que Didier Convard et Eric Adam, qui n’en sont pas à une facétie près, nous invitent à suivre ce petit détective, digne héritier d’Hercule Poirot qui aura la tâche d’élucider cet assassinat. Car c’est bien d’un meurtre dont il s’agit, meurtre doublé d’un vol : en effet, le rubis du doigt de Saint Nicolas, seule relique restant du bras d’or du Saint, a disparu du coffre où l’Abbé le rangeait habituellement après la messe.
Légendes, traditions, trésor disparu, énigme et mensonges, tous les ingrédients d’un distrayant polar sont réunis dans cette charmante parodie.
Entre l’ambiance délibérément fantastique du début de l’album et la réalité plus prosaïque de l’enquête qui suit le meurtre, les deux scénaristes s’amusent avec les codes et les conventions et se moquent gentiment des genres.
Détective intellectuel, Prosper Lepic réfléchit, étudie, s’imprègne de l’atmosphère pour résoudre ce meurtre et le vol conjoint et nous ne doutons pas un instant de sa réussite. Ce n’est pas le suspens qui est ici recherché, mais le pastiche dans une ambiance des années trente où l’image de la maréchaussée est caricaturale et les habitants du village témoins bien involontaires d’une histoire à laquelle la justice populaire donnera une fin originale.
La mise en scène très théâtrale de Paul, accentuée par son dessin statique et dramatique, l’amène à faire poser ses personnages pour leurs tirades, en multipliant les gros plans et les scènes intimistes de confessions. Au final, la parodie est toujours présente et apporte à cet album un ton exquis.

Par Olivier, le 28 décembre 2010

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