ASSASSIN QU'ELLE MERITE (L')
Art nouveau

Alec est un richissime et oisif jeune Viennois qui prend plaisir à provoquer les gens, ce qui lui vaut de participer à de réguliers duels d’où il sort généralement plus mal en point qu’il ne l’était ! Las de l’autosatisfaction des artistes en vogue qui viennent pérorer dans les dîners de la haute société, il a un jour parié à un ami qu’il saurait créer "l’œuvre ultime" en transformant en un véritable ennemi public un quidam qu’il ne connaîtrait au départ ni d’Adam ni d’Eve.

Victor est un garçon né dans une famille pauvre. Malmené par son père qui ne voit que le vaurien en lui, il fugue un jour et croise le chemin de Alec qui jette alors son dévolu sur lui.

Pour réussir son pari de métamorphoser sa jeune et innocente victime, Alec va lui donner de l’argent et l’introduire dans une prestigieuse maison de plaisirs. Pendant plusieurs jours, Victor va vivre comme dans un rêve ; jusqu’à ce que son "bienfaiteur" lui coupe les vivres, faisant ainsi naître en lui l’énorme frustration qu’il avait calculée devenir le déclencheur de l’agressivité de Victor…
 

Par sylvestre, le 3 septembre 2010

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Notre avis sur ASSASSIN QU’ELLE MERITE (L’) #1 – Art nouveau

C’est une très bonne surprise de la rentrée BD que ce tome 1 de la série L’assassin qu’elle mérite.

Tout d’abord, pour son histoire… Signée Wilfrid Lupano, elle est assez originale et est amenée dans ce premier tome de manière très claire. En effet, on ne compte (à ce stade en tout cas) que deux "entrées dans le récit" : lorsque Victor nous est présenté, d’une part, puis d’autre part, un peu plus tard, lorsque les choses nous sont montrées du côté bourgeois d’Alec. Or très vite, ces deux "tableaux" convergent et rendent le scénario linéaire, donc très agréable puisque facile à comprendre, entraînant.

Ensuite, pour le dessin de Yannick Corboz, qui croque avec talent cette Vienne d’un autre âge mais aussi ses personnages, bien en phase avec leur rang, avec leur condition : Victor est un pauvre hère et son visage est presque quelconque. Son père est costaud et bourru. Alec a la trombine de l’emploi : fine, allongée, malicieuse… Quant aux femmes, elles sont bien faites ; il faut dire que ce sont celles d’une maison de plaisirs qu’on côtoiera le plus ! Ce dessin au trait tantôt fin tantôt très épais est joliment mis en valeur par des couleurs bien choisies qui donnent aux planches des ressemblances avec celles d’un Ignacio Noé ou d’un Terry Dodson pour ne citer que les premiers qui me viennent à l’esprit.

Bref, ce premier album de L’assassin qu’elle mérite est une réussite sur toute la ligne. L’expérience d’Alec qui nous y est contée est en outre intrigante : on a tendance à se dire qu’Alec ne pourra pas faire de Victor un ennemi public de grande envergure, mais il n’empêche que la mèche est allumée et que les premières étincelles ont déjà crépité : on a hâte de voir comment Victor gèrera la situation, comment le pantin qu’il est va pouvoir essayer de tirer les ficelles qui le relient à son marionnettiste pour essayer d’inverser les rôles ou au contraire comment il va faire le jeu, et jusqu’où, de son mentor manipulateur…

Excellent !
 

Par Sylvestre, le 3 septembre 2010

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