L'assassin des Petits Carreaux

En 1921, à Paris, Ania, jeune femme d’origine russe, vit recluse dans son appartement de la rue des Petits Carreaux depuis quatre ans. Profondément traumatisée par la perte de son mari décédé à la guerre à Verdun, elle s’abandonne depuis à la boisson. Dans son isolement, elle se refuse à sortir avec Renée sa voisine qui vient de temps en temps la solliciter. Jusqu’au jour où cette dernière est défenestrée et meurt sur le pavé. Intimement persuadée que la victime a été assassinée, Ania tente de se faire entendre par son entourage. Mais sa situation ne joue pas en sa faveur. Aussi, elle décide de mener sa propre enquête en commençant par l’examen du petit logement où vivait Renée. Elle y découvre dans ses affaires une boite en fer renfermant divers objets et une photo signée Prince André qui va lui permettre, non sans difficultés, de déliter progressivement le mystère autour de ce troublant assassinat de la rue des Petits Carreaux.

Par phibes, le 18 août 2021

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Notre avis sur L’assassin des Petits Carreaux

Après s’être croisés lors de la réalisation de l’album Les années noires – Angoulême 1940 – 1944, Nathalie Ferlut et Etienne Oburie se retrouvent pour un nouveau one-shot ayant trait à une enquête policière menée par une jeune veuve d’origine slave un tantinet névrosée. Le premier au scénario et le second aux dessins, les deux auteurs nous plongent dans le Paris des années folles et plus particulièrement au sein du 2ème arrondissement, dans l’ancienne rue des Petits Carreaux.

Sous le couvert d’Ania, personnage tourmenté très volontaire dont les premières pages vont nous faire comprendre rapidement le pourquoi de son état psychologique, nous assistons au déroulé d’une intrigue assurément tortueuse, qui a le bénéfice d’être bien touffue et de partir dans de nombreuses directions. Cette dernière a l’avantage de faire intervenir au fil des pages de nouveaux personnages tels Mouche, André… qui vont progressivement assoir leur rôle dans cette histoire.

A n’en pas douter, Nathalie Ferlut s’est bien imprégné du cadre de son aventure et nous le témoigne dans des situations bien caractéristiques de la société parisienne du début des années 20. Le style est plutôt classique et met en évidence une enquête criminelle à suspense dont il faudra bien enregistrer les différentes circonvolutions. Celle-ci comme son héroïne restent donc bien plaisantes à suivre à la faveur de bons rebondissements, nous entraînant parfois sur de fausses pistes.

La partie graphique apparaît de son côté bien agréable à percevoir. D’un trait qui se veut très recherché au niveau des décors et plus libéré dans la représentation des personnages, Etienne Oburie trouve ici l’illustration qui colle assez bien avec l’histoire. Ania, sourcils épais et queue de cheval, pèse de tout son poids dans cette dernière grâce sa forte personnalité et également son effigie volontairement épurée.

Une équipée policière complète conjuguée au féminin somme toute bien efficace qui a le mérite de prendre toute sa place dans la collection Mirages de chez Delcourt. A découvrir !

Par Phibes, le 18 août 2021

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