L'ascension d'Aurora West

Aurora est la fille du héros Haggard West. Depuis qu’elle est en âge son père la forme au combat afin qu’elle puisse le seconder dans ses missions et peut-être même un jour prendre la relève… Un soir, alors qu’ils poursuivent une troupe de nains qui tente de voler un étrange appareil, Aurora et Haggard découvrent un signe bizarre qui est sensé désigner le nom de celui qui se tient derrière ces vols. Cependant, pour la jeune fille ce signe désigne surtout son vieil ami imaginaire qui disparu mystérieusement, alors qu’elle avait 4 ans et que sa mère fut assassinée… Est-ce que tout ceci est lié ? Aurora va-t elle élucider l’étrange mort de sa mère ? Elle commence à enquêter…

Par fredgri, le 22 juin 2015

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Notre avis sur L’ascension d’Aurora West

Presque deux ans après la parution du Battling Boy de Paul Pope, ce premier diptyque spin-off revient sur Aurora, sur son enfance et sur la vie personnelle de son père, Haggard West. Et même si malgré tout ce récit reste dynamique, qu’on a droit à pas mal de scènes d’action, l’accent est nettement mis sur un aspect plus intimiste des personnages, sur les vieux démons à affronter. Ce qui est d’ailleurs très intéressant, car l’album de Pope pouvait parfois donner l’impression de survoler le passé sans trop vraiment s’y attarder, ici, au contraire, il devient la matière qui engendre le présent.
A l’aide de flash-back, de souvenirs, le lecteur découvre alors l’enfance d’Aurora, les attentions de sa mère qui formait un duo d’aventuriers dynamiques avec son mari, une sorte de mélange entre Indiana Jones et Doc Savage.

Le scénario de Pope et Petty est très subtil, car il laisse beaucoup d’espace aux introspections d’Aurora, à ses tentatives pour comprendre au mieux ce qui se passe et progressivement on se rend bien compte qu’elle est le véritable centre de l’aventure. La compréhension qu’elle a de la situation, ce qu’elle découvre sur son vieil ami imaginaire et ses recherches concernant la disparition de sa mère vont servir de leitmotiv pour le reste. D’ailleurs il y a très nettement une transition qui s’opère à la fin de ce volume, la jeune fille a passé un cap, perdant ce côté « brut de décoffrage », un peu lisse, pour devenir davantage ce pour quoi son père la formée depuis tout ce temps.
Ainsi, Aurora, pour affronter ses démons, doit devenir une vraie West, comme ses parents !

Le récit reste très accessible, avec toujours cette petite touche « grand public », limite « jeunesse », tout en étant tout de même passionnant et particulièrement captivant. On peut parfois être troublé par l’entremêlement des pistes narratives, on saute d’une époque à une autre, on glisse dans une sorte de transe, un rêve à un souvenir, d’autant que mine de rien les informations sont nombreuses et l’intrigue pleine de rebondissements. Mais dès le début on est pris par l’histoire, d’une scène à l’autre on se laisse entraîner dans l’aventure, conquis par cet univers, complètement sous le charme de ce monde bourré de petites pépites pleine d’originalité !

Mais le véritable coup de cœur vient aussi de la prestation de David Rubin que l’on connait ici pour ses albums de Héros et pour Beowulf. Alors c’est vrai, néanmoins, que dans ces planches il fait preuve de moins d’audace et que l’on ne peut s’empêcher de faire la comparaison avec Pope lui même. Toutefois, les deux approches graphiques sont très différentes, les identités aussi et du coup, Rubin développe très vite un vrai regard bien à lui, assez éloigné de celui du maître américain. Son Aurora est magnifique, les nains aussi, les décors riches et le noir et blanc lui colle parfaitement. C’est vrai qu’il aurait été agréable de voir ce que ça aurait pu donner en couleur, surtout quand on connait la virtuosité de Rubin. Mais en attendant une éventuelle version alternative, il convient de saluer sa prestation sans faute qui nous offre un remarquable album. On espère juste qu’en effet la suite ne se fera pas trop attendre !

Très conseillé, d’autant que la suite arrive très bientôt aux States !

Par FredGri, le 22 juin 2015

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