L'année de la chèvre

 
Dans quelques années, Bernadette atteindra la quarantaine. Mariée, mère de deux enfants, enseignante, Bernadette a tout pour être heureuse. Mais quand dans la routine bien huilée du quotidien viennent se loger des grains de sable, les certitudes peuvent voler en éclats.

Entre sa fille Anaïs qui est aux portes de l’adolescence, des problèmes de famille à vous pourrir l’existence et un mari démotivé depuis qu’avoir eu des enfants lui a fait faire une croix sur les aventures qu’il rêvait de vivre en couple, Bernadette s’est octroyé des moments de liberté en s’inscrivant à un cours de sport.

Hors de chez elle pendant ces cours, profitant d’ambiances nouvelles et agréables, Bernadette a lâché prise et y a trouvé du plaisir. Son joli coach l’a vite compris et, pas insensible aux charmes de Bernadette, s’est petit à petit rapproché d’elle…
 

Par sylvestre, le 18 décembre 2016

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Notre avis sur L’année de la chèvre

 
Remettre en scène des personnages qu’on a connus il y a des années est l’opportunité de rappeler à notre bon souvenir d’anciens titres. C’est le cas avec cette bande dessinée L’année de la chèvre qui nous donne des nouvelles de Bernadette et de Franck qu’on avait découverts dès 2003 dans la série L’année du dragon aux éditions Carabas. Tant de BD paraissent chaque année qu’à la fin, les anciennes finissent par se faire oublier au profit des plus récentes, aussi bonnes soient-elles. Avec de telles "résurgences", les vieilles histoires gagnent un sursis, prenant le dessus sur l’oubli, et c’est avec plaisir qu’on apprend "ce que sont devenus" les personnages. Cela dit, ces "coming back" qui proposent une suite n’empêchent pas le commercial qui sommeille en l’éditeur d’en profiter pour rééditer le titre ancien, voire de l’intégrer à son catalogue !

Dans notre cas, L’année de la chèvre est aussi l’occasion de voir se reformer le tandem Vanyda / François Duprat. Comme au bon vieux temps, ces deux complices de toujours co-signent cette bande dessinée : le scénario et le dessin pour l’une, le dessin et la couleur pour l’autre. A l’époque, côté graphique, Duprat dessinait les séquences avec les dragons et Vanyda le récit. Cette fois, c’est le contraire : lui a mis en images la partie la plus importante (l’histoire de Bernadette) et elle s’est occupée des pages "intercalaires".

Dans la veine de L’année du dragon ou de L’immeuble d’en face, L’année de la chèvre nous parle encore une fois de gens simples en s’approchant d’eux au plus près. C’est ainsi un joli récit qui nous est conté sur les doutes que rencontre Bernadette à cet âge où le démon de midi joue parfois son tentant air sur fond de crise de la quarantaine… Sans juger ceux à qui ils donnent vie sur le papier et sans tomber dans la facilité ou "l’inutile spectaculaire" en ce qui concerne le déroulement de faits et les conséquences des actes de leurs personnages, les auteurs nous livrent une possibilité parmi celles, nombreuses, qui auraient pu découler de l’hypothèse de départ. Cette histoire aurait pu exister et être tout aussi solide sans qu’il s’agisse de héros déjà vus ; ce choix n’en rend ces derniers que plus attachants parce qu’on les "suit", qu’on les voit évoluer… Et qu’en parallèle, on vit et on évolue aussi !

Retour gagnant pour Bernadette. Pour François Duprat et Vanyda aussi ! Ah, ça fait du bien, ces histoires sans explosions, sans super héros trop musclés et sans improbables bolides allant à des vitesses impossibles ! La vie aussi, c’est l’aventure ! Et ce, chaque jour qui passe… Or, les trésors à trouver se cachent parfois tout simplement en soi…
 

Par Sylvestre, le 18 décembre 2016

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