ANCIEN TEMPS (L')
Le roi n'embrasse pas

Il était une fois l’histoire de Cassian et Nadège, tout deux disciples d’un vieux sourcellier. Cassian, jeune homme au cœur pur est éperdument amoureux de Nadège, mais Nadège, elle, ne l’entend pas de cet ordre. Elle rêve d’aventures (dans son sens le plus "péjoratif" comme il est dit) et considère Cassian comme un petit garçon naïf et un peu empoté à qui elle n’a pas envie de dire de méchantes choses de peur de le blesser. C’est pourquoi avant de partit pour la ville, avec l’aide sournoise de son grand-père, elle invente un mensonge pour Cassian. Ce mensonge dit que Nadège a quitté sa forêt pour accomplir la quête qui lui était destinée, à savoir libérer les anciens Dieux de leurs prisons naturelles où les a enfermé le Dieu unique. La première étape de ce long périple étant bien entendu la ville de Nissa… C’est ainsi que l’aventure (dans son sens le plus "noble" cette fois ci) commence pour nos deux jeunes héros Nadège et Cassian.

Par melville, le 20 décembre 2009

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Notre avis sur ANCIEN TEMPS (L’) #1 – Le roi n’embrasse pas

Avec Le roi n’embrasse pas, Joann Sfar entame une nouvelle série ancrée dans l’heroic fantasy et le conte intitulée L’Ancien Temps. Et pas de doute à avoir : une narration abondante, des animaux parlant volontiers philosophes, des vieux libidineux, des jeunes filles entreprenantes et des jeunes hommes empotés, le tout rehaussé d’un brin d’absurde, c’est bien du Sfar !

Dans ce premier tome, l’auteur revisite à sa manière le schéma traditionnel des histoires médiévales fantastiques. On y retrouve bien sûr tous les éléments classiques qui fondent ce genre de récit : un jeune homme, vaillant héros au cœur pur disciple d’un vieux sage pratiquant une magie ancestrale et dont la destiné est de protéger celle qu’il aime, ainsi que tout un bestiaire avec ses emblématiques représentant que sont la licorne et les géants. Mais s’ajoute à tout ceci l’onirisme et l’absurde propre à Joann Sfar. L’histoire se déroule dans un monde où l’eau coule de bas en haut, où les licornes ressemblent plus à des dragons laineux maléfiques qu’aux créatures majestueuses dont on a l’habitude et où les rois n’embrassent pas et le regrettent…
A travers la quête de Cassian basée sur le mensonge de Nadège et à l’aide d’une symbolique foisonnante Sfar s’amuse subtilement à critiquer les religions monothéistes et le besoin qu’ont les hommes d’avoir peur en croyant en un dieu paternaliste et inquisiteur, freudien…

La narration très fluide au ton légèrement décalé et parfois très drôle est portée par la grande richesse des illustrations de Sfar. Son trait souple et enlevé épaulé par les très belles couleurs de Brigitte Findakly est un réel plaisir pour les yeux.

Joann Sfar nous livre ici une bien belle bande dessinée intelligente et drôle qui ravira sans nul doute les fans de l’auteur et pourra peut-être convaincre les non initiés (le côté heroic fantasy aidant). A découvrir !

Par melville, le 20 décembre 2009

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