AÉROPOSTALE - DES PILOTES DE LÉGENDE (L')
Guillaumet

13 Juin 1930, alors qu’il vole au dessus de la cordillère des Andes, au commandes d’un des coursiers de l’Aéropostale, Henri Guillaumet s’écrase, loin de tout et de tous. Au prix d’une incroyable volonté il va survivre, traversant l’une des montagnes les plus dangereuses au monde, dans un paysage enneigé, sous un froid glacial, les membres gelés…

Par fredgri, le 2 mai 2013

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Notre avis sur AÉROPOSTALE – DES PILOTES DE LÉGENDE (L’) #1 – Guillaumet

Cet album est avant tout un formidable témoignage de courage et de volonté.
En effet, cet homme, qui se retrouve seul, avec très peu de vivres et même pas de quoi se réchauffer, au milieu de ces montagnes sauvages, à très haute altitude, ne va jamais se laisser abattre et au prix d’une volonté de fer va réussir un exploit que très peu de personnes ont réussi avant lui !

Le scénario de Christophe Bec décrit avec beaucoup de subtilité cette aventure sans jouer inutilement avec le sensationnalisme, tout en mettant l’accent sur l’homme et sur les pensées qui le traversent. On entre donc dans cette histoire en rencontrant ce fameux Henri Guillaumet, en le voyant arriver à l’Aéropostale, y retrouver certains de ses amis pilotes comme Saint Exupéry. Le personnage a une certaine fierté, il a beaucoup volé, néanmoins il accepte d’approfondir ses connaissances en allant travailler aux ateliers, les mains dans le cambouis. Cet Henri est donc attachant, même si on n’en apprend pas forcément des masses sur lui (sa femme est mentionnée la première fois quand il grave un mot sur son avion avant de se lancer dans son ascension !)

C’est peut-être le petit "bémol" que j’emmétrais sur ce scénario, la caractérisation est très sommaire, on aurait presque l’impression qu’avant cette aventure il n’existait pas, qu’il n’y avait rien. Il manque de ce charisme qui fait qu’on peut trembler pour lui, par exemple ! Et ce léger manque de texture rogne un peu l’empathie qu’on pourrait avoir pour lui. C’est juste un peu dommage, je trouve.
Néanmoins, il ne faut pas oublier l’autre principal personnage du récit, la montagne. Car de cette majesté qui transparait dans chaque planche se dégage aussi l’impression d’être happé dans l’immensité des lieux, comme engloutit par la neige et la roche. Et ce sentiment prend pas mal le dessus sur cette histoire de caractérisation un peu légère, bien heureusement. Henri devenant ce point qui se dessine sur le blanc, cette trainée qui zigzague entre les parois, l’homme prend du relief dans son malheur, dans cette échappée vers l’inconnu, on ressent presque le froid qui lui glace les pieds et les mains, on l’entendrait presque claquer des dents derrière cette buée qui s’échappe de sa bouche.

Mais cet album c’est aussi et surtout le formidable travail d’une part de Patrick Dumas aux dessins et d’autre part de Diogo Saïto aux couleurs. L’osmose qui se créé entre les deux artistes transcende chaque planche, nous éblouissant par la beauté de ces montagnes, à tel point que parfois on se perdrait presque à contempler les cases en oubliant le drame qui se joue devant nous !
On connait le travail de Patrick Dumas, ce style ligne claire très propre et subtil fonctionne ici merveilleusement bien, mais les couleurs de Saïto viennent vraiment rajouter une deuxième vie à ces dessins qui prennent presque l’allure de photographies, avec des contrastes magnifiques, un jeu sur la lumière qui nous emporte la haut, sur ces sommets !

Un album qui nous transporte donc à la fois dans une histoire poignante et dans des paysages envoutants !
Une belle réussite !

Par FredGri, le 2 mai 2013

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