KYLOOE
Downhearted Dragonfly

Nouvelle dans sa classe, Lanyue ne réussit pas à se faire des amis. Un jour, chez un disquaire, elle est attirée par un album de Downhearted Dragonfly et l’achète. Sur la pochette, on voit une créature, poilue comme une peluche.

Cette créature va apparaître bientôt dans un rêve de Lanyue pour se transformer en un garçon de son âge, Kylooe, qui l’invitera dans son univers en lui précisant toutefois deux-trois petites choses d’importance relatives aux règles qui y sont en vigueur…
 

Par sylvestre, le 7 avril 2010

Publicité

Toute la BD, que de la BD !

Notre avis sur KYLOOE #1 – Downhearted Dragonfly

Ce n’est pas avec ce titre qu’on aura découvert Little Thunder puisqu’elle avait dessiné dans le collectif China girls sorti plus tôt aux éditions Xiao Pan. N’empêche que sa participation à ce China girls coinçait son travail entre deux autres, et si sur quelques pages on pouvait se faire une idée de son univers graphique, l’envie d’en voir plus le partageait à la frustration d’en avoir vu si peu !

Avec Kylooe, en voir plus est chose faite et force est de constater que Men Xiaolei (littéralement "little thunder") s’amuse sur ses planches en produisant des visuels à la croisée entre le dessin, la photo, les insertions et les collages. Le résultat paraît tantôt artisanal ; il a cependant sur certaines vignettes un rendu très fort et très réaliste malgré un style qui ne l’est pas complètement.

J’en veux pour preuve par exemple cette affiche face à la fenêtre de Lanyue. Pas celle de la couverture : ou plutôt, la même, mais telle qu’on la voit dans l’histoire, à un moment. Avant d’être changée pour porter une nouvelle publicité, elle est vieille, déchirée, délavée, cornée aux angles des morceaux qui la composent… Sa représentation est donc précise parce qu’elle montre ces détails, et malgré des couleurs assez impressionnistes, on ressent la moiteur de l’atmosphère qui a conduit à cet aspect de l’affiche, on perçoit l’état piteux de la structure sur laquelle elle est montée, etc…

Dans plusieurs cas, de tels ressentis sont à éveiller lors de la lecture. A vous de les localiser ou de les choisir, de les observer et d’en tirer ce qui fait cette spécificité du style de Little Thunder !

L’histoire est celle d’une ado mal à l’aise. Ce que l’auteure lui fait vivre lui permet en outre d’intégrer à ses planches des motifs exubérants, des fractales ou autres trames psychédéliques… Des gerbes de taches aussi, parfois ternes ou parfois véhiculant de la lumière… C’est en phase avec la notion de rêve qui préside et avec cette frontière entre rêve et réalité sur laquelle joue Little Thunder. C’est intéressant et ça aide à apprécier encore plus Kylooe, à y trouver des raisons d’aimer. Tout simplement. Et ce tome est un tome à suivre.

Le Made In China progresse encore et toujours. Avec Kylooe, c’est de l’expérimental et de l’ambitieux qui arrive dans vos bibliothèques. Avec deux objectifs au moins : vous surprendre et vous séduire…
 

Par Sylvestre, le 7 avril 2010

Publicité