KORALOVSKI
Dans l'ombre du monde

Alors que les théories les plus folles courent autour de la production mondiale du pétrole, les autorités militaires américaines poursuivent leur enquête sur la découverte du sinistre train piégé dans le tunnel ferroviaire abandonné de Berlin. Contre toute attente, ils constatent que l’engin nucléaire immergé dans un wagon citerne d’essence est totalement inerte et tend à leur faire penser que ce pseudo-piège était un avertissement. Aussi, il devient urgent pour ces derniers de mettre la main sur l’agent Blasko qui a été hospitalisé à Berlin. Surtout qu’un tanker transportant du méthane, en pleine dérive, menace les côtes proches du détroit d’Ormuz.

Pendant ce temps, après son évasion, l’oligarque Viktor Koralovski, a été pris sous l’aile protectrice de son ami Alexander Orlov. A bord de son yacht, il tente de reprendre pied non sans maudire ses dix ans de prison et se prépare à partir en Mer du Nord pour atteindre le centre de recherche qu’il a créé sur une plateforme pétrolière. Une surprise de taille les attend.

De leur côté, la journaliste Anika Keller et ses deux compagnons Jakob et Kurtz qui ont découvert le train piégé à Berlin sont transférés dans un site militaire ultrasécurisé. A peine ont-ils pris pied dans le bunker, qu’ils sont pris en chasse par des agents infiltrés. Fuyant expressément, le trio ne tarde pas à se retrouver en face du Président russe et de la Chancelière allemande.

Par phibes, le 10 novembre 2015

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Notre avis sur KORALOVSKI #2 – Dans l’ombre du monde

Plus que jamais motivé pour nous amener aux termes de sa fiction, Philippe Gauckler, nous replace via ce deuxième volet et sous le couvert de son personnage principal, Viktor Koralovski, dans les ambiances d’une menace planétaire sur fond de crise pétrolière.

Après la mise en bouche pour le moins consistante inhérente au premier tome et aux théories développées, l’auteur vient ici compléter son récit de manière à non plus se focaliser sur son personnage principal mais à partir sur trois orientations parallèles (d’un côté le DIAC, de l’autre Viktor Koralovski et enfin Anika Keller). De fait, bien que ça bouillonne de toute part, l’on pourra être quelque peu déstabilisé par cette densité scénaristique dont fait preuve ce tome qui a tendance à amplifier l’intrigue de façon à lui faire prendre une dimension planétaire, à la complexifier encore plus et à ne lâcher que très peu d’indice sur les initiateurs de la grande menace. Aussi, devant ce nouvel amoncellement de faits servis par une prose pour le moins fournie et technique (Philippe Gauckler montre tout de même ses grandes connaissances des appareils militaires et sa force documentaire sur l’affaire Khodorkovski dont il s’est inspiré), le récit a tendance à étouffer un tantinet le côté aventurier.

Il n’en demeure pas moins que quelque chose d’intrigant se dégage de cet opus, certes portée par l’énigmatique agent Blasko mais aussi par ce curieux jeu des ogives nucléaires et la réponse obtenue dans la dernière vignette de l’album, et qui donne envie de connaître au plus tôt tous les aboutissants de cette affaire.

En auteur polyvalent, Philippe Gauckler démontre au niveau du dessin une capacité artistique bien appréciable. Le réalisme de ses vignettes qui n’échappent pas à un certain classicisme est pour le moins convaincant, dévoilant inévitablement une recherche très poussée du détail. Ses personnages sont aussi intéressants à suivre, via une gestuelle particulièrement maîtrisée.

Une suite d’aventure qui n’élude pas une certaine complexité mais qui, de par l’intrigue soutenue et les quelques surprises distillées, reste intéressante à parcourir.

Par Phibes, le 10 novembre 2015

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