Kingdom Come

(Absolute Kingdom Come + quelques pages de JSA 22)
En 96 Alex Ross et mark Waid sortaient la mini-série Kingdom Come, une histoire se passant dans un futur ou Superman, déçu par la violence des nouveaux héros, aurait décidé de partir "en retraite". Seulement voilà, le monde autour de lui a continué sur la même pente, pour à partir en vrille. C’est lorsqu’un héros explose et provoque un nuage atomique, que Superman se rend compte, avec l’aide de Wonder Woman, combien il devient important de reprendre du service, d’autant que Luthor, dans l’ombre, reforme l’injustice league et que les choses ne vont faire qu’empirer…

Par fredgri, le 24 juin 2012

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Notre avis sur Kingdom Come

A la fin des années 90, le monde des comics est encore très marqué par le sceau des projets Image, par exemple, ainsi que de toutes ces séries qui progressivement ont fait entrer le comics dans une ère plus violente et plus expéditive.
Au travers de Kingdom Come, Waid et Ross ont voulu mettre en abîme ce constat et la nécessité de revenir vers un comics peut-être plus sain. Néanmoins, il s’avère que Kingdom Come est assez violent aussi et surtout les solutions que proposent Superman et ses accolytes sont souvent tout autant expéditives !

Mais l’impact de ce projet ne se limite pas qu’à ça, car Kingdom Come c’est aussi et avant tout une formidable mini série qui a définitivement installé Ross comme le peintre réaliste incontournable et qui a permis de se poser des questions sur les limites que pouvaient se donner à la fois les héros comme les vilains. On est dans du comics pro-actif pure souche, le monde doit s’adapter et les méta humains (traduire par "êtres qui ont des super-pouvoirs") doivent tout faire pour le pousser vers le haut.
C’est une sorte de Crisis post-90 mâtiné d’une pincée de Watchmen et surtout de beaucoup de fan-attitude, car Waid est une encyclopédie vivante, il connait l’univers DC sur le bout des doigts et KC est truffé de référence à tel ou tel personnage méconnu. Mais ce côté très référencé ajoute vraiment à l’impact de la démarche. En effet, le propos ne touche pas seulement un groupe de héros, mais un univers entier. Et c’est intéressant de voir qu’un scénariste avec une connaissance aussi pointue que Waid (comme avant lui Kurt Busiek sur Marvel) puisse prendre un recul aussi froid et désenchanté sur un univers qui a une telle histoire. D’un autre côté plus qu’un univers c’est une industrie aussi qui est remise en cause dans cette mini-série, une industrie qui pourrait déraper si on ne se méfiait pas davantage !!!

Et Ross prend visiblement un vrai plaisir à en rajouter des tonnes dans cette mini-série (précisons qu’il est quand même à la base du projet), les planches explosent, c’est très expressif et le talent de l’artiste est vraiment à son paroxysme.

Bon, en coulisse on sait que les visions de Waid et de Ross se sont opposées, ce qui a ensuite mené l’un à faire sa suite et l’autre à donner sa version dans les JSA, au côté de Johns. Et ce clivage empêche peut-être le projet d’aller encore plus loin, qui sait !

Cette version Urban nous offre enfin le moyen de pouvoir admirer les études graphiques de Ross, un aperçu de ses croquis personnels, des illustrations, des affiches promotionnelles et bien d’autres curiosités… Un must have qui démontre une nouvelle fois la qualité du catalogue de cet éditeur.

La version française définitive à avoir à tout prix… Très conseillé !

Par FredGri, le 24 juin 2012

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