Kinderland

 
Ce n’est pas qu’il n’a pas d’amis, mais Mirco est petit, du genre premier de la classe et assez trouillard pour couronner le tout. Il est celui qu’on bouscule plus facilement qu’un autre ou qu’on choisit en dernier lorsqu’il s’agit de composer une équipe de foot, en récréation. Pourtant, il se défend bien, au ping-pong ! Et certains seraient bien inspirés de jouer avec lui plutôt que contre lui.

C’est en effet autour d’une table de ping-pong, dans la cour de l’école, que les défis se lancent et que les amitiés se font ou se défont… Pas seulement en classe, où Mirco et ses camarades préparent l’avenir dans leur Berlin-Est des pionniers, des magasins d’état, du bourrage de crânes anti-Ouest et autres "communisteries".

Mirco, Torsten, Bolzen, Mechthild et les autres ont leurs préoccupations, leurs doutes et leurs envies. Leurs rêves de tournoi de ping-pong, aussi… C’est bien normal. Mais se sont-ils seulement rendu compte que dans l’air, en cette année 1989, soufflait comme qui dirait un "wind of change" ?!
 

Par sylvestre, le 2 mai 2015

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Notre avis sur Kinderland

 
Kinderland est un gros pavé de lecture qui n’est pas à proprement parler autobiographique mais pour lequel Mawil a logiquement puisé dans ses souvenirs de jeune Berlinois de l’est. On ne trouvera pas exactement, dans ces pages qui se lisent d’une traite, un documentaire sur les "années du Mur"… Nein, Kinderland n’est pas une BD historique ! Ni une fiction dopée à l’évasion, à la Stasi et à l’espionite aiguë, d’ailleurs. Non, c’est plutôt une chronique adolescente, un récit simple "à hauteur d’ados", axé sur un petit groupe de héros et sur leurs histoires de profs, de cours, de copains, de famille, d’amour et de défis. Mais… avec cet exotisme qui marque la période et les lieux puisqu’en effet, Mawil ne perd pas une occasion de glisser dans ses vignettes des textes, des visuels d’affiches, des photos ou encore de multiples objets qui valident qu’on est bien, avec Mirco et les autres, en Allemagne de l’Est avant la chute du mur. Même si c’est fait "discrètement"… Car le propos n’est pas seulement la différence Est/Ouest. Non, là, Mirco et ses potes s’en fichent. Ils vivent dans leur monde, ne savent quasiment rien de ce qui se passe de l’autre côté du mur, et ça leur va bien comme ça : car quand on est ado, on a bien d’autres chats à fouetter ! Et c’est bien ça qui fait le gros du charme de cette bande dessinée : c’est que c’est frais, c’est drôle, et c’est touchant grâce à un vent de nostalgie qui souffle doucement.

Bref, on se régale du début à la fin : bravo !
 

Par Sylvestre, le 2 mai 2015

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