Rencontre avec les Himbas

 
Après avoir réussi professionnellement mais après avoir aussi mal vendu l’entreprise dont il était le gérant, Vincent en a eu assez et a senti le besoin de se remettre totalement en question. C’est passé par une séparation d’avec sa compagne puis, suite à une occasion qui s’est présentée, il est parti en Afrique australe, dans le nord de la Namibie. Il y a fait un séjour, puis deux, avant de se rendre à l’évidence : c’est là-bas qu’il avait besoin de partir se ressourcer. Quelque temps après, c’est en vélo, humblement, qu’il s’est présenté devant un petit village Himba avec l’intention de partager la vie de ses habitants le plus longtemps possible. Changer de repères, partager tout pour que les différences s’estompent, puis enfin vivre l’essentiel…
 

Par sylvestre, le 14 septembre 2017

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Notre avis sur Rencontre avec les Himbas

 
La Namibie, c’est loin et c’est cher, mais l’expérience qu’a vécue Vincent Lemonde n’est pas forcément qu’un "rêve de patron friqué". En effet, loin du système occidental, c’est dans le plus grand dénuement, voire dans la plus grande pauvreté, qu’il est parti vivre chez les Himbas. Plus besoin d’argent, une fois arrivé… Exit la notion de l’argent roi et des timings dictateurs : place à la réalité d’une société humaine dans laquelle il lui a fallu gagner sa place en repartant de zéro.

Attention, Vincent Lemonde n’était pas exactement sans ressources : il avait de l’argent et il partait de temps en temps pour Windhoek, la capitale de la Namibie, ou pour l’Afrique du Sud. Pour aller faire des courses, aussi, parfois, plus simplement. Le retour en arrière était donc possible à tout moment si un problème majeur avait dû l’empêcher de vivre son rêve !

Il est arrivé chez les Himbas avec son ordinateur, aussi, et il s’est mis à gérer un blog pour raconter sa vie dans le désert namibien. Jusqu’au jour où il a laissé de côté ce genre d’activité qui le raccrochait encore trop à son monde d’origine pour se consacrer plus pleinement encore à cette expérience d’immersion totale chez ceux qui l’ont accueilli.

Barrière de la langue, apprentissage, coutumes, hiérarchie villageoise, inconfort, difficultés liées au climat, à la santé ou à ce que renvoyait son image de blanc… Vincent Lemonde a vécu tout ça de l’intérieur chez les Himbas… Petit à petit, il a écouté, il a observé et il s’est fait expliquer les choses. Puis il a partagé. Tout. Le rythme de vie, la nourriture, les conditions… Jusqu’à se sentir chez lui, jusqu’à être sincèrement accepté, jusqu’à être l’un des leurs et ne même plus remarquer ces choses qui faisaient l’exotisme des lieux quand il est arrivé : couleurs, odeurs, nudité…

On sent l’authenticité et la sincérité de ce qui nous est raconté. Dans cette BD, le voyageur ne présente pas son expérience comme un exploit : il ne cache pas les difficultés qu’il a rencontrées, les malaises qui l’ont fait douter. Et il parvient à nous transmettre bien des choses : la jubilation, le "vertige heureux", l’enthousiasme d’avoir réussi à faire un pied de nez à l’univers qu’il a quitté pour se redécouvrir chez les Himbas… La joie simple mais tellement forte de pouvoir jouir de la vie, proche de la nature, sans "contraintes occidentales"… Le bonheur de pouvoir ouvrir grand les yeux sur des gens qui lui ont tant apporté…

Et de partager avec nous ce qu’il a vécu là-bas ! C’est Samuel Figuière qui s’est vu confier la travail de mise en images du témoignage de Vincent Lemonde et c’est pendant 110 planches qu’on fait immersion aussi ; toutes proportions gardées, bien évidemment ! Tout du long, on découvre et on apprend. On admire le courage dont le "Himba blanc" a dû faire preuve pour quitter la France et pour se lancer dans cette aventure, aussi.

Cette bande dessinée suivi d’un cahier avec photos est un bol d’exotisme, d’intérêt et d’espoir qui nous parle de richesse humaine et de possibles. On se tâterait presque à tout laisser tomber aussi ! Et c’est bon, ça, quand des lectures nous bousculent et nous montrent qu’autre chose existe.

A découvrir !
 

Par Sylvestre, le 14 septembre 2017

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