KILOMETRE ZERO
Un monde nouveau

En 1840, à trois mois de l’inauguration officielle de la ligne Strasbourg-Bâle, Nicolas Koechlin est heureux d’apprendre au Préfet qu’il a pu mener son projet ferroviaire en un temps record. Ayant subi beaucoup de déconvenues avec les actionnaires et la concurrence, il a dû puiser dans ses réserves personnelles pour continuer à payer les frais à supporter au point que sa fille Salomé s’inquiète sur l’état des finances familiales. D’humeur plutôt joviale, son frère Léo doit accueillir son épouse Héléna et la tante de cette dernière en la demeure de Théodore Koechlin afin de faire enfin les présentations. Mais celle-ci a l’intention de reprendre son mari dès qu’elle retournera au pays. Théodore se doit, quant à lui, de partir dans le sud à cause de sa santé déclinante provoquant l’affliction de Fink, son petit protégé qu’il initie à la peinture. Pendant ce temps, son grand frère Doomi, bientôt promu mécano de locomotive, voit ainsi son existence prendre un nouveau virage grâce à sa débrouillardise.

Par phibes, le 24 juin 2022

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Notre avis sur KILOMETRE ZERO #3/3 – Un monde nouveau

A la faveur d’un dernier tour de roue, Stéphane Piatzszek vient clôturer son évocation biographique de Nicolas Koechlin, personnage on ne peut plus célèbre dans la région alsacienne grâce à son œuvre ferroviaire qu’il réalisa dans les années entre 1839 et 1841 et qui permit de relier Strasbourg à Bâle.

Cet album nous remet dans le fameux projet du mulhousien quelques temps avant son inauguration, au moment où l’un des derniers tronçons est officieusement testé et que les enfants de l’entrepreneur, Salomé et Léo, s’interrogent sur les difficultés auxquelles ce dernier est soumis. Pareillement, on retrouve Doomi et son frère Fink, chacun ayant un lien soit affectif soit professionnel avec la famille Koechlin. Tout se déroule sans anicroche scénaristique, Stéphane Piatzszek faisant en sorte de jongler avec les différentes tranches de vie.

Le récit reste donc d’un abord vivant et didactique, donnant l’occasion au lecteur de découvrir l’émergence de cette ligne ferroviaire internationale à travers les péripéties vécues par la famille du créateur et celles de deux fils d’ouvrier. La teneur est évidemment historique et repose sur des personnages ayant existé tels Nicolas Koechlin bénéficiant d’une audace impressionnante pour arriver à ses fins. Il ne fait aucun doute que l’hommage rendu à ce pionnier est de belle qualité, à la fois rigoureux et bien étoffé émotionnellement.

Florent Bossard poursuit son ouvrage graphique avec un soin tout particulier dans le traitement des personnages et des décors de l’époque. L’artiste use subtilement de ses encrages dans une finesse et une quête d’authenticité qui a son charme et qui se veulent relevés par une colorisation bien adaptée.

Une mise en lumière d’une œuvre pionnière réussie.

Par Phibes, le 24 juin 2022

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