KILOMETRE ZERO
Les Koechlin, une saga familiale

Troublée par le manque de réactivité de la part de son frère Ferdinand vis-à-vis des manigances malsaines de son contremaître, Salomé a décidé d’en informer le public via les médias locaux. Malgré le fait que son article risque de jeter le discrédit sur la puissante famille Koechlin, la jeune femme est parvenu à obtenir le pardon de son frère et de son père Nicolas pour ses agissements. Peu après, ce dernier s’en va visiter le jeune Doomi dans sa cellule et lui propose, eu égard à ses aptitudes à faire tourner la chaudière à charbon de l’usine à textiles, de devenir conducteur de locomotive. Accueillant favorablement cette proposition, le garçon est libéré le lendemain. Il retrouve sa dulcinée Emma violentée par le contremaître et son petit frère Fink. Alors que Salomé continue à investiguer, cette fois-ci sur la mort prématurée de bébés d’ouvrières de la fabrique, Doomi prend son poste d’apprenti-chauffeur et suit l’enseignement de Jacky, le chef mécano. Il y a du pain sur la planche car la loco doit être prête très rapidement pour la prochaine inauguration de la ligne Mulhouse-Thann dont le porteur patenté est Nicolas Koechlin, et ça en dépit d’une concurrence acharnée.

Par phibes, le 11 mai 2021

Publicité

Notre avis sur KILOMETRE ZERO #2 – Les Koechlin, une saga familiale

Après un premier tome qui lançait sur les rails l’évocation historique dédié à la famille Koechlin, très impliquée dans le développement économique du bassin alsacien et en particulier dans la création de lignes de chemin de fer, Stéphane Piatzszek revient pour nous donner la suite de cette saga familiale et ferroviaire.

Reprenant de fait là où il nous avait laissé, à savoir au moment où Salomé, la fille de l’industriel Nicolas Koechlin lance son article sulfureux sur des faits internes à l’une de ses fabriques de textile, l’auteur nous livre les conséquences de cet acte tout en poursuivant les péripéties liées au jeune Doomi.

Force est de constater que le scénariste gère son récit d’une manière très adroite, parvenant à faire interpénétrer l’Histoire avec la fiction. On ne peut plus inspiré et surtout bien documenté, il parvient à trouver le juste équilibre pour donner du souffle à son équipée et à la rendre des plus intéressantes.

Aussi, l’on goute avec grand plaisir cette aventure industrielle. Cette dernière a l’avantage de nous faire découvrir, à grand renforts de dialogues très cadrés, des personnages fortement charismatiques comme Nicolas Koechlin et sa fille, dotés d’une volonté impressionnante pour aller au bout de leurs projets. Tout en narrant les nombreuses pérégrinations de l’industriel sur la réalisation de la fameuse ligne Mulhouse-Thann, elle permet aussi d’expliciter le climat social et économique d’une région en pleine émancipation pour contrer la concurrence. Par ce biais, on ressent une sorte de didactisme qui n’est assurément pas négligeable.

Par ailleurs, la partie émotionnelle a sa place dans ce récit. Elle est portée par Doomi et Fink qui ont une revanche à prendre sur leurs vies misérables. Sur ce point, on se plaira à les suivre dans des situations dont certaines génèrent le drame (le retour du père) et d’autres l’espoir (la conduite de la locomotive).

Florent Bossard accompagne remarquablement son scénariste en utilisant une mise en images de qualité. Usant d’un encrage appuyé, l’artiste parvient avec brio à évoquer la famille Koechlin dans une authenticité bien accrocheuse, se nourrissant au passage d’une belle documentation et d’un bon choix d’instantanés.

Un deuxième volet remarquable, soutenu par deux artistes indiscutablement inspirés par leur sujet. Le résultat est là, convaincant et on attend la suite et fin !

Par Phibes, le 11 mai 2021

Publicité