KICK ASS
Le premier vrai super-héros

(Kick Ass 1 à 5)
Dave Lisewski est un jeune garçon qui lit beaucoup de comics, qui vit un peu dans son monde imaginaire, à fantasmer sur sa prof de biologie, à discuter bout de gras avec ses potes geeks ou encore à rêver de sortir avec la belle Katie, assise derrière lui en classe. Mais voilà, son grand rêve, le plus important de tous, c’est de devenir lui aussi un super-héros, histoire de rétablir un peu cette vie de merde qui lui est destinée. C’est pourquoi, un jour, il décide de devenir "Kick Ass" le premier super-héros. Sous son costume ils commence par s’attaquer à un groupe de racailles de la rue, mais très vite il se rend compte que ça n’est pas si facile. D’autant qu’il existe aussi, dans ce monde bizarre, d’autres personnes que son initiative va inspirer…

Par fredgri, le 18 avril 2010

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Notre avis sur KICK ASS #1 – Le premier vrai super-héros

Oui, oui, le film va bientôt sortir, vous vous demandez bien ce qui peut en être à l’origine… Ben voilà…

Avec ce projet, Mark Millar semble vouloir régler plusieurs choses. Tout d’abord, il revient, comme dans 1984, sur ses fantasmes de jeune lecteur de comics. Eh oui, "et si, moi aussi, je pouvais devenir un super héros et aller taper de la racaille dans la rue ?". L’idée est séduisante et peut vraiment amener pas mal de choses très intéressantes. Et, sur ce point, c’est même assez réussi. En effet, Millar mène son personnage vers les limites de sa décision tout en essayant vraiment de bien l’ancrer dans la réalité. C’est peut-être aussi à ce niveau là que ça part progressivement en vrille, car certes, il y a du potentiel, mais, très vite, on est aussi dans du comics avec un personnage qui réalise des choses qu’il ne pourrait jamais dans la réalité, on est dans du pur surréalisme, avec une gamine qui découpe des gus qui font trois fois sa taille (il parait même que dans le film elle évite les balles !!!), avec un gamin qui devrait être mort dix fois depuis le début de la série etc. Le concept à la base du projet ne tient pas très bien la route sur la longueur, et ce presque dès le premier épisode. Comme si, finalement, traiter de manière très réaliste le thème même du super-héros, amenait un certain nombre de limite que Millar se plait à repousser allègrement !
Ensuite, Millar veut aussi parler de cette communauté de lecteur geek, de ses exigences, de ses fantasmes. Il leur sert le comics qu’ils veulent, avec exactement les éléments qu’il faut pour apâter le chaland. Il a rarement été aussi loin pour "séduire" son lectorat.

L’autre point "négatif" de Kick Ass, c’est ce besoin qu’a Millar de perpétuellement provoquer le lectorat, comme si c’était la meilleure façon de rameuter les foules (ce en quoi il a de toute façon bien raison, la preuve c’est adapté en film, c’est dire !). Avant même la parution du premier numéro, il n’a cessé de clamer partout que ca serait le meilleur comics de super-héros jamais écrit, que c’était son meilleur boulot, que personne n’avait jamais rien vu d’aussi violent, etc. Résultat, le buzz ayant de plus en plus grossi le phénomène a pris de l’ampleur et le public s’est jeté sur cette série. Mais, il y a eu un contre coup, beaucoup ont cessé aussi de continuer au bout de quelques numéros…

Kick ass n’est pas en soi un mauvais comics, loin de là, j’ai même pris beaucoup de plaisir à le lire, c’est juste qu’une fois le concept passé et les deux ou trois coups de provoc’ digérés ça devient, encore une fois, un comics qui se lit en 5 mn et qui ne contient pas beaucoup de fond.
Il y a eu quelques autres tentatives cinématographiques comme "Indestructibles", "Special", "Defendor", et même si ça n’était pas aussi violent et aussi absolutiste que Kick Ass, le fond était bien plus fouillé et profond. C’est ce qui manque le plus à ce projet. Car s’il y avait eu plus de finesse, plus de psychologie et moins de fan attitude Kick Ass aurait en effet pu être un excellent comics.
Mais l’un des points très positifs c’est le côté graphique. Romita Jr est peut-être loin d’être à son top, mais c’est du très bon niveau, en plus il est encré par Tom Palmer et c’est magnifique, mais le tout est mis en couleur par Dean White qui, lui, est particulièrement bien inspiré.
A la finale, on a un comics qui se lit certes vite, mais qui saura aussi trouver un public certainement déjà conquis par la polémique et par le succès du film ! En tout cas c’est assez joli !!!

Par FredGri, le 18 avril 2010

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