KIA ORA
Coney Island

Sur le site de Coney Island à New York, la famille maorie composée d’Awhina, Maka et leur fille Nyree est présentée à Richard Gumpertz, le directeur de l’Olympia Circus, pour une embauche. Pris en charge par Paula, la femme à barbe, les trois arrivants ont tôt fait de se retrouver au beau milieu d’êtres difformes représentant l’attraction des lieux. Alors que Nyree s’accommode de ses nouveaux compagnons d’infortune, Awhina n’arrive pas à supporter cette proximité monstrueuse et tombe malade. Considérant le manque d’attrait de leurs prestations, le directeur du cirque renvoie sans scrupule les 3 maories. Il est évident que pour les congédiés, la perspective de retourner au pays est des plus compromises surtout si le parc qui les abrite prend feu. A moins qu’une aide inespérée leur soit proposée ?
 

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur KIA ORA #3 – Coney Island

Les 3 malheureux expatriés maoris doivent à nouveau payer de leurs personnes, subsistance oblige, pour tenter de financer un retour au pays qui se veut de plus en plus pressant. Echaudés par les nombreuses vicissitudes passées et des promesses non tenues, ils se retrouvent cette fois-ci à faire partie d’une troupe itinérante de personnages à l’aspect peu commun.

Pour ce faire, Olivier Jouvray dont le nom n’est pas sans rappeler ses superbes séries "Lincoln" chez Paquet et "Kalonji" chez Vents d’Ouest, et associé pour la première fois à son épouse Virginie Ollagnier-Jouvray, envoie, dans le cadre de ce troisième et dernier épisode, ses héros sur l’ancienne île new-yorkaise "Coney Island". Réputée au début du 20ème pour son nombre conséquent de parcs d’attractions, il était nécessaire pour les auteurs d’y faire transiter leurs malheureux héros.

Elaboré dans une prose scénaristique très émouvante aux entournures dramatiques sans excès, le présent épisode vient finaliser le récit engagé par la jeune néo-zélandaise Nyree, devenue à l’issue de ces péripéties, institutrice. D’une bonté sans partage, le duo Jouvray dénonce la supériorité que s’octroient certains individus par rapport à d’autres sous le fallacieux prétexte d’être "normaux" et met sur la brèche la tolérance qui doit être le propre de l’homme. Au travers des sentiments les plus nobles que dégagent les "monstres de foire", on perçoit une volonté de décrier une forme de discrimination et un désir de cultiver en bonne intelligence cette complémentarité bénéfique.

Le dessin d’Efa est à la fois empreint d’une certaine naïveté juvénile et d’une recherche réaliste bien agréable. Loin d’être trop sophistiqués, ces graphiques caractérisent parfaitement l’ambiance doucereuse de l’équipée. Il parvient, sans ambiguïté, à rendre attachants ses personnages atteints de difformités et réussit à éviter judicieusement de rentrer dans des considérations trop plaintives.

Un brin moralisateur (juste ce qu’il faut), "Coney Island" est une œuvre bien captivante pouvant être destiné à la jeunesse, dans laquelle il est bien explicité que les monstres ne sont pas ceux que l’on croit.
 

Par Phibes, le 21 avril 2009

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