KARMA CITY
Volume 1/2

Karma City est une ville utopiste régie par les lois du karma qui est régulièrement contrôlé, où l’intérêt général primerait toujours sur l’intérêt particulier.
Ce matin, aux portes de la "zone blanche" de la capitale, Emma List, une jeune archéologue, est autorisée à entrer malgré un karma un peu négatif, elle fait un AVC quelques minutes plus tard et se tue en s’écrasant dans un ravin. L’enquête est alors confiée aux agents Cooper, Napoli et Asuki qui découvrent que derrière cette affaire assez "banale" se cache certainement beaucoup plus, voir même un traffic archéologique ou mieux, un scandale qui pourrait tout changer à Karma City…

Par fredgri, le 22 septembre 2016

Notre avis sur KARMA CITY #1 – Volume 1/2

Il y a quelques semaines, dans Spirou, on a commencé à voir passer trois planches de bande annonce pour cette série en deux albums, entièrement conçue par Pierre-Yves Gabrion. Ce léger teasing était intrigant, car non seulement le graphisme était magnifique, mais en plus il posait les bases d’un récit qui promettait du suspense, des magouilles et une ambiance SF/Anticipation particulièrement intéressante !

L’univers qui nous est donc présenté dans ce premier volume est entièrement basé sur la notion du karma, cette "force" intérieure qui reflète ce que nous dégageons autant en positif qu’en négatif. Plus le karma sera négatif moins vous pourrez rester avec les autres, tout simplement. Et toute la société tourne autour de ce concept, ce qui amène progressivement des contrôles très sévères qui brident le moindre écart, qui montrent du doigt tout ceux qui pourraient avoir un semblant de mauvais sentiment. On devine vite que derrière ce filtre idéalisant se cache aussi une réalité policière presque totalitaire. Car, on le sait bien, le fantasme utopique n’est possible qu’en instaurant un contrôle sans ambiguïté, quitte à restreindre justement les libertés pour "le bien commun" !
Il faut sans cesse faire attention à ne pas s’écarter de la norme !

Par le biais de ce polar assez particulier, Pierre-Yves Gabrion nous propose donc un récit très intéressant, qui pose clairement la question de la société idéale et de ses dérives, un sujet on ne peut plus d’actualité en ces périodes troubles, pleines de remises en question sur ce que nous sommes et dans quel monde nous voulons vivre en élevant nos enfants !
Cependant, Gabrion ne tombe pas non plus dans les discours sentencieux qui pourraient plomber l’ambiance et alourdir son propos. Il reste concentré sur son récit qui est réellement passionnant. Une enquête pleine de rebondissements qui nous permet à la fois de mieux anticiper ce monde, mais aussi de mieux en comprendre le fonctionnement. C’est très habilement mené, avec rythme. De plus, les personnages sont extrêmement bien caractérisés, même s’ils tombent parfois dans certains stéréotypes du genre. Le policier taciturne qui n’en fait qu’à sa tête, l’adjoint maladroit qui lui sert de soupape et la jeune supérieure stagiaire qui découvre tout ça et qui doit supporter les traits d’humeur de son chef de patrouille… Toutefois, on entre très rapidement dans le jeu, c’est captivant !

Graphiquement, j’avoue que j’ai été scotché d’un bout à l’autre, et je me suis rendu compte que malgré ce que je pensais je ne connaissais finalement pas cet artiste qui m’impressionne par la précision de ses planches, par son style très contrasté absolument magnifique et paradoxalement assez épuré !
Du très très beau travail, superbement mis en scène avec beaucoup d’efficacité !

Ce diptyque commence donc très fort. Je ne saurais assez vous conseiller de vous jeter sur ce volumineux album de près de 180 pages, qui comprend d’ailleurs une douzaine de planches finales qui reviennent sur les origines de cet univers !
Passionnant, je vous l’ai dit !

Très recommandé !

Par FredGri, le 22 septembre 2016

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