KAPLAN & MASSON
Il faut sauver Hitler !

En décembre 1958, répondant à la convocation du Comte Von Möschtein, le docteur Franziskus s’est rendu à Venise au centre de planification du Kreis, société secrète composée d’anciens nazis. Il rencontre le commandant Clémens, responsable de la sécurité, qui lui fait part que leur organisation va enfin pouvoir rallier celui qu’il recherche depuis la fin de la guerre à savoir Hitler. En effet, ce dernier a été découvert dans un hôtel à Rome où il est descendu sous l’identité de Léopold Godingham. Mais pour l’atteindre, le Kreis va devoir composer avec une kyrielle d’agents d’autres nations comme la CIA et le KGB qui ont également eu vent de cette découverte et qui souhaitent procéder à son élimination. Le contre-espionnage français s’est également lancé dans la partie sous la direction du Colonel Etienne Kaplan du SDECE mais voyant qu’elle commence à lui échapper, vient solliciter l’aide de Nathan Masson et de ses compagnons. Leur objectif serait de partir pour Rome pour non pas tuer le führer mais au contraire, pour le sauver ! Le SDECE aurait fondu les plombs que ça n’étonnerait pas Masson et ses amis !

Par phibes, le 22 février 2016

Notre avis sur KAPLAN & MASSON #2 – Il faut sauver Hitler !

Sept ans, il aura fallu attendre sept ans pour retrouver le duo Kaplan et Masson dans de nouvelles aventures. Alors que l’on croyait tout bonnement que leurs péripéties précédentes (la théorie du Chaos) leur avaient été fatales, ils reviennent sur les étalages après avoir abandonné au passage le scénariste de l’époque Didier Convard. C’est donc sous la houlette de Jean-Christophe Thibert que cette équipée prend son envol et nous réinstalle dans les ambiances d’espionnage d’après-guerre.

Utilisant un sous-titre particulièrement surprenant et accrocheur, cette aventure se meut avec beaucoup d’aisance dans un registre qui allie à la fois action, contexte historique et humour. L’on pourra concéder que le tandem fonctionne toujours aussi bien et que le fait de faire « renaître » le sinistre dictateur nazi donne à cette histoire insolite un côté pour le moins pimenté. Aussi, entre l’émergence de cette organisation occulte nazie (le Kreis) prônant le retour d’Hitler et l’annonce de son existence réelle, la curiosité du lecteur est rapidement piquée au vif et va être entretenue jusqu’à ce que le Colonel Kaplan fasse ses aveux.

Jean-Christophe Thibert mène son aventure avec beaucoup d’adresse et de punch, lui faisant prendre des circonvolutions scénaristiques assurément bruyantes (ça canarde à tout va) et qui tendent à faire penser que malgré la tournure inquiétante, l’artiste ne souhaite pas se prendre réellement au sérieux, préférant user à de nombreuses reprises d’une certaine dérision. A commencer par ses personnages principaux qui, malgré ce côté sérieux qui ne les quitte pas, sont soumis à quelques bonnes situations rocambolesques. Pareillement, les seconds rôles (les autres agents secrets et même les plus vilains) ont droit au chapitre et se révèlent parfois dans une certaine cocasserie.

Côté graphisme, l’on peut encore saluer la belle performance de l’artiste qui persiste et signe dans le registre ligne claire. Son trait est adroit, fait preuve d’une recherche détaillée dans les décors italiens, les engins de toute sorte et se révèle dans un dynamisme ambiant complètement convaincant. Les nombreuses courses-poursuite sont bien représentées, bruyantes à souhait lorsqu’elles sont accompagnées d’échanges de tirs à tout va. L’humour fait également partie de sa panoplie suscité par des expressions pleinement explicites, des instantanés superbement saisis.

Une deuxième aventure sur fonds de guerre entre barbouzes que l’on espérait depuis longtemps, qui possède tous les ingrédients du genre et qui, de par sa très bonne qualité, génère un certain soulagement. Vivement la prochaine (et pas dans sept ans, nous l’espérons !)

Par Phibes, le 22 février 2016

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