KABOUL DISCO
Comment je ne suis pas devenu opiomane en Afghanistan

Après ses vacances en France, Nicolas est reparti pour Kaboul, travailler à nouveau pour le compte de l’agence de communication Zendagui. Cette fois, le premier projet sur lequel il va plancher avec ses collègues est une campagne de sensibilisation visant à inciter les Afghans à ne plus cultiver l’opium.

L’agence Zendagui voit son staff changer, au gré des destins des uns et des autres. Ainsi des expatriés en remplacent d’autres, apportant un peu de renouveau au sein de l’équipe. Des Afghans, aussi, vont et viennent, aidant aux projets et offrant en prime aux occidentaux l’occasion d’être guidés dans leur approche de la réalité afghane et de mieux comprendre le pays où ils ne vivent eux qu’une parenthèse…
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

Notre avis sur KABOUL DISCO #2 – Comment je ne suis pas devenu opiomane en Afghanistan

C’est avec une grande impatience qu’on attendait ce second volume de Kaboul Disco, après avoir rigolé mais aussi appris à la lecture du premier. La formule reste logiquement et heureusement dans la continuité, n’appuyant par contre pas forcément pareil sur les mêmes types d’anecdotes. Un exemple ? Si le stop-over en Azerbaïdjan avait eu l’honneur de plusieurs planches (puisque c’était une étape importante aux yeux d’un jeune homme se rendant pour la première fois en Afghanistan), la correspondance à Dubaï lors de ce nouveau voyage ne sera évoquée que dans une unique case alors que le narrateur en Nicolas Wild aurait sûrement pu nous en tirer quelques observations sur lesquelles s’étendre… A contrario, et à première vue moins exotique, quelques souvenirs strasbourgeois feront office, sur plusieurs pages, de prise d’élan vers cette nouvelle aventure, redonnant le ton (humoristique) du récit et nous glissant habilement en guise de transition que désormais, Nicolas Wild considère l’Afghanistan comme son deuxième chez-lui !

Quoi de mieux que quelqu’un qui se plait quelque part pour nous en parler ? En quelques pages, l’auteur nous illustrera entre autres exemples l’aberration que fut cette volonté (officielle) de stopper la culture du pavot au profit de la culture de céréales. En quelques pages aussi, on aura un résumé des enjeux politiques ayant bouleversé la région et, par extension, le monde entier… C’est aussi cela qu’on attend d’un témoignage : comprendre des choses que le brouhaha des média a parfois tendu à rendre incompréhensibles.

En plus de cette culture générale que nous apporte Kaboul Disco, Nicolas Wild n’oublie pas de nous parler de lui et de ses collègues dans cet environnement d’expatriés dans lequel ils évoluent. On mesure ainsi à nouveau le décalage qu’il peut y avoir entre la vie que mènent les Afghans et celle que vivent les occidentaux juste à côté d’eux. La scène de la séance de jeu de cartes où les dialogues sont entrecoupés par les nouvelles radiodiffusées concernant les élections des députés est éloquente ! L’épisode des dommages co-latéraux américains aussi…

Sur son blog (http://nicolaswild.blog.lemonde.fr/) où vous pouvez également le suivre en Iran, l’auteur déplore avoir dû couper « une petite vingtaine de pages » de ce tome 2 de Kaboul Disco, histoire que son récit ne parte pas trop dans tous les sens. Dommage. Mais raison de plus pour consulter régulièrement son blog où il devrait finir par les poster.

« Y a-t-il des gens qui continuent de voyager pour eux-mêmes et non pour relater leurs aventures sur un blog ou dans un livre ? » Sur le blog, la question est justement posée au détour d’une planche « iranienne ». La réponse des lecteurs séduits que nous sommes par Kaboul Disco pourrait être la suivante : peu importe si ceux qui nous racontent leurs périples le font bien ! Et comme c’est le cas de Nicolas Wild…
 

Par Sylvestre, le 10 septembre 2008

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