KABOUL DISCO
Comment je ne me suis pas fait kidnapper en Afghanistan

Le dessinateur Nicolas Wild n’avait rien de trop précis en cours ou en vue, côté projets. Ce jour-là, il a reçu un e-mail forwardé par une connaissance, un e-mail contenant une offre d’emploi bien originale : partir pour Kaboul, en Afghanistan, et participer à la réalisation d’une bande dessinée pédagogique expliquant la constitution afghane et étant destinée à la population majoritairement analphabète. Il ne faudra pas longtemps à Nicolas pour se décider. Très vite, il va prendre un avion et après une escale prolongée en Azerbaïdjan, il va plonger dans le grand bain afghan : vie quotidienne, langue, condition d’expatrié dans un pays pauvre et secoué par l’Histoire, etc…

Le contrat de Nicolas ne devait durer que 2 mois, mais quand l’échéance arriva, il lui fut proposé de travailler sur un autre projet. Fasciné par ce pays (et par lui-même qui avait fini par s’accoutumer à son "quotidien immuable" !), il signa. Il ne se rendit compte qu’après qu’il allait alors participer à un projet ayant pour thème les campagnes de recrutement d’Afghans par les Américains…
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

Notre avis sur KABOUL DISCO #1 – Comment je ne me suis pas fait kidnapper en Afghanistan

Avec la formule toute indiquée du journal de bord rédigé avec beaucoup d’humour, Nicolas Wild marche dans les pas de Guy Delisle (Pyongyang, Shenzhen, L’Association), par exemple, en nous racontant en bande dessinée son expérience du travail de graphiste dans un pays parmi les derniers dans lesquels on penserait pouvoir en trouver !

Autobiographie dynamisée par le nombre de personnes qu’il a croisées, par les situations nouvelles et extraordinaires qu’il a vécues, ce récit a l’avantage de mettre sur le même plan (au niveau du scénario) la plus petite des anecdotes comme le plus sérieux des problèmes. Et Nicolas Wild en a des tonnes à raconter ! Ce qui fait que sa BD qui aurait pu être un produit fini à la fin de la première partie embraye directement sur une suite non moins intéressante et non moins rigolote.

Structurées majoritairement en "gaufriers", les planches ne rebutent cependant pas ; d’autant que l’auteur sait jouer de cette surface d’expression qu’est la feuille, comme par exemple avec cette page sur laquelle il parle (et use) du copié-collé et du retournement horizontal !!! Terrible.

On ne peut qu’apprécier ce genre de lecture, à mon avis. Pédagogique et humoristique à la fois ; humoristique parfois même au point de faire passer en second plan la difficulté des conditions de vie des gens qui vivent là-bas, mais eux pas que provisoirement…

Nicolas Wild dont on avait trouvé la signature sur le tome 1 de la série Le vœu de (Marc) chez la même maison d’édition La Boîte à Bulles nous offre avec Kaboul Disco T1 le premier tome d’une lecture passionnante vous plongeant dans le cocon blindé des expatriés vivant en Afghanistan. Eh ouais, car il n’y a pas que des médecins et des photographes, là-bas.

Des photos de et prises par l’auteur suivent la bande dessinée.
 

Par Sylvestre, le 27 septembre 2007

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