Jusqu'au dernier

Russell est un cow-boy honnête et courageux. Il gagne sa vie en conduisant les troupeaux de vaches sur de longues distances. Mais le convoi qu’il mène jusqu’à Abilene est le dernier de sa carrière. Le déploiement du chemin de fer signe la fin de son métier.

Il décide alors d’utiliser son pécule pour s’acheter une ferme dans le Montana. Il veut y emmener son protégé, le jeune Bennett, un garçon simple d’esprit qu’il a recueilli enfant. Il propose aussi à son second, Kirby, de devenir son associé. Ce dernier accepte.

Mais, alors qu’ils avancent dans leur voyage, il font étape à Sundance. C’est là que Bennett est retrouvé mort. La rage de Russell est terrible. Le maire et le shérif ne sont guère enclins à mener une enquête car ils ont peur que cela nuise à l’image de la ville, qui espère accueillir bientôt la grande gare ferroviaire de la région.

Russell décide alors de faire sa propre loi. S’appuyant sur une bande de hors-la-loi qui traînent à proximité, il exige que la ville livre le coupable. Sans quoi le sang coulera…

Par legoffe, le 11 décembre 2019

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Notre avis sur Jusqu’au dernier

Les westerns redeviennent à la mode dans le monde de la BD actuellement, ce qui ravira les amateurs, dont je fais partie. Parmi ces titres, un se démarque quelque peu, de part son propos : « Jusqu’au dernier ».

Il raconte, en effet, la fin d’une époque, celle des convoyeurs de troupeaux, acculés par le chemin de fer à changer de métier et donc de vie. Postulat très intéressant que celui des auteurs, qui racontent un tournant de l’histoire des Etats-Unis. Dans une société qui évolue à grande vitesse, certains restent sur le bord du chemin tandis que d’autres s’en sortent – parfois très bien – en en faisant souvent payer le prix à d’autres.

Ce sont tous ces gens que dépeignent Félix et Gastine, dans une ambiance assez crépusculaire. Les espoirs de Russell s’effondrent dès leur arrivée à Sundance. S’ensuit alors une succession de drames, basés sur l’incompréhension.

Le lecteur est happé par cette spirale, écrite de main de maître par Jérôme Félix. Jamais il ne choisit la voie la plus évidente et la plus attendue. Nous sommes sans cesse surpris… jusqu’au dernier dessin !

Et puisque l’on parle dessin, les planches de Gastine sont tout simplement superbes. Le travail est d’une impressionnante finesse. Paysages, personnages, tout est parfait. La mise en couleurs est également très belle. Bref, c’est du grand art.

Ce duo nous sert un western exceptionnel, vraiment étonnant, qui dénonce avec brio toute la folie et toute la lâcheté dont les hommes peuvent être capables.

Par Legoffe, le 11 décembre 2019

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