JUPITER'S LEGACY (VF)
Lutte de pouvoirs

(Jupiter’s legacy 1 à 5)
En 1932, une expédition se monte pour retrouver une mystérieuse île qui n’apparait sur aucune carte. Les membres de l’expédition qui vont ensuite revenir en Amérique se voient soudain dotés de pouvoirs extraordinaire. Ils sont la toute première génération de héros qui vont à jamais changer la face du monde et des États Unis en particulier…
En 2013, la génération suivante, plus jeune et pas toujours encline à suivre les traces de leurs parents, est blasée par ce rythme de vie oisif. Le monde les considère comme des super stars… Mais petit à petit, le chef de fil de la toute première vague, Utopian, commence à agacer les autres… Il est temps de prendre les choses en main… !

Par fredgri, le 3 février 2016

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Notre avis sur JUPITER’S LEGACY (VF) #1 – Lutte de pouvoirs

Mark Millar, on commence à bien le connaitre, et plus particulièrement grâce à ses récentes mini séries qui ont été adaptées au ciné (Wanted, Kick Ass, Kingsmen…). Le monsieur peut énerver par ses déclarations prétentieuses, sa façon de vanter excessivement ses talents de scénariste, de faire souvent dans la surenchère et la provocation, néanmoins il émerge très régulièrement quelques belles pépites assez surprenantes, et Jupiter’s Legacy en fait largement partie !

Pour l’occasion, il revient vers ses thématiques habituelles, et plus particulièrement sur les super-héros qu’il aime tordre, remettre en question, s’attaquant aux codes du genre, en profondeur. Ici, il reprend l’image de ces super-héros arrivés dans les années 30 (style Superman… Wonder Woman…) et les confronte à cet absurde non interventionnisme qui caractérise ces personnages qui préfèrent se cantonner dans des énièmes bastons contre des super vilains, plutôt que de se méler des affaires politiques, économiques et sociales de leur pays, fermant ainsi les yeux sur l’état du monde, l’emploi, la pauvreté et les magouilles des dirigeants. Formulé ainsi, c’est vrai que le jugement est sans appel, d’autant que le seul contre argument qu’objecte Utopian se base sur le fait que les dirigeants connaissent leur boulot, qu’il faut leur faire confiance… Tout de suite on devine que la situation va déraper et Millar, comme à son habitude, n’y va pas par quatre chemins. Pour abattre cette idéologie d’autruche il faut s’attaquer à la tête et donc il faut éliminer à la fois Utopian, sa femme et sa fille Chloe…

Sans vouloir trop en dire je dois bien avouer que la suite tient largement les promesses de la première partie. Le scénario est vraiment futé et très bien rythmé. Chose surprenante Millar reste même assez austère dans ses effets, préférant largement développer ses personnages, leurs états d’âme et leur caractéristique finement ciselée !
Il faut dire qu’il est assisté par l’exceptionnel Frank Quitely. Ce dernier adopte un style plus épuré et très fluide, il garde une mise en page très sobre, lui aussi, et le résultat est tout bonnement magnifique, à mille lieux de la production actuelle. Soulignons que les couleurs de Peter Doherty (qu’on avait aussi vu sur la version Deluxe de Flex Mentallo d’ailleurs !) soulignent avec beaucoup de subtilité les cases de Quitely, magnifiant chaque planche… !

La mini série originale a souffert de nombreux retards, principalement dus au rythme des auteurs, mais la lecture en bloc, avec ce volume, n’en est pas moins exceptionnelle.
Une suite est prévue par la même équipe, tandis que Millar s’attaque en ce moment à une maxi série préquelle, Jupiter’s Circle, revenant sur les débuts d’Utopian et ses camarades. Il va falloir être patient pour voir arriver le volume 2, mais cela vaut largement l’attente, faite moi confiance !

A priori une adaptation ciné serait aussi prévue pour être tournée en 2016… Affaire à suivre !

Par FredGri, le 3 février 2016

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