JULIUS CORENTIN ACQUEFACQUES, PRISONNIER DES REVES
L'origine

Julius Corentin Acquefacques habite un "une pièce" dans le quartier Nord non loin du Ministère de l’Humour où il est employé. Tous les matins, il se lève, déjeune, se lave et s’habille seul ; il est célibataire… Julius mène une vie monotone où la routine qui dirige sa vie semble s’être fermement ancrée jusqu’au jour où il reçoit un pli contenant une page d’un album de bande dessinée. Sur cette page 4, qui est comme arrachée, il s’y voit lui, Juluis Corentin Acquefacques mis en scène et la chose la plus troublante est qu’il y est dessiné au fait exacte ce qu’il a vécu à son réveil… Commence alors une intrigante énigme pour ce fonctionnaire chargé de statuer sur le potentiel comique de nouvelles blagues et autres histoires drôles.

Par melville, le 14 mars 2010

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Notre avis sur JULIUS CORENTIN ACQUEFACQUES, PRISONNIER DES REVES #1 – L’origine

Marc-Antoine Mathieu fait parti des ces auteurs atypiques qui ont su donner une autre image à la bande dessinée. Pour qui connaît un peu son univers, on sait avant même de lire l’album qui se trouve entre nos mains que l’on va être surpris (et sûrement même un peu dérouté) mais surtout, et c’est bien là l’essentiel, totalement conquis et envoûté par sa lecture… Et une fois de plus le charme opère totalement avec ce premier tome L’origine de cette série qui a connu sa première édition dans les années 90, Julius Corentin Acquefacques, prisonnier des rêves. Ce fut pour moi un très grand plaisir que de la découvrir et j’en profite d’ailleurs pour remercier au passage un copain et mon libraire – ils se reconnaîtrons – et souligner l’importance que joue un bon libraire spécialisé dans la bande dessinée dans le dénichage de petits bijoux tels que celui-ci.

Marc-Antoine Mathieu, s’attache ici à l’art de la mise en abîme avec brio et malice, concept qu’il reprendra plus tard dans une autre de ses œuvres, Les sous-sols du Révolu. Julius Corentin Acquefacques est, bien qu’il travail au Ministère de l’Humour, un homme plutôt taciturne qui exerce ses fonctions très consciencieusement. Et un beau jour il se met à recevoir des pages de bande dessinée arrachées d’un album où il s’y retrouve mis en scène au fait près dans des situations qu’il vient de vivre ou qui n’ont pas encore eu lieu mais qui vont s’avérer se dérouler exactement comme prévu… Le doute s’empare alors de ce pauvre Julius et du même coup de nous, lecteur. Le récit oscille sans cesse entre le burlesque de la situation et le sérieux du propos, fruit d’une longue réflexion. Déroutant et profondément captivant : Marc-Antoine Mathieu est vraiment très fort ! L’origine, c’est à la fois le nom de l’album que l’on tient entre nos mains et celui dont sont extraites les planches que reçoit Julius Corentin Acquefacques ; origine, un mot qui n’existe pas dans le monde en deux dimensions de ce fonctionnaire d’Etat…
Et pour porter ce scénario audacieux et plein d’originalité (même encore 20 ans après sa première publication), il y a le dessin de Marc-Antoine Mathieu. Tout en contraste de noir et blanc, je ne saurais pas vraiment dire pourquoi je le trouve aussi réussi. D’une grande richesse graphique il s’en dégage une atmosphère singulière qui me touche au plus profond et me fascine totalement.

Expérimentale avec le développement du concept d’anti-case mis en évidence par une astuce que je vous laisse découvrir par vous-même, Julius Corentin Acquefacques, prisonnier des rêves, s’annonce être une série atypique, pleine de charme et de personnalité. Envoûtante, inquiétante même parfois et malicieuse, les amateurs du travail de Marc-Antoine Mathieu qui ne l’auraient pas encore lue seront sans nul doute conquis et pour les autres j’ai bien envie de vous dire que parfois il faut savoir osez l’expérience… ! Et comme il est dit en guise de prologue, "L’humour a ses raisons que la raison ignore" : à méditer…

Par melville, le 14 mars 2010

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