JULIA VON KLEIST
Allemagne 1933

Ulrich Von Kleist est inquiet de la montée foudroyante des Nazis dans la course au pouvoir. Mais un sujet l’inquiète plus encore, sa femme qui s’absente de plus en plus souvent et systématiquement le samedi après-midi. Il décide d’engager un détective privé pour savoir si elle a un amant.

Par legoffe, le 15 mai 2010

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2 avis sur JULIA VON KLEIST #2 – Allemagne 1933

Djian raconte la montée du nazisme à travers le regard d’une femme, héritière d’une importante usine, et d’autres personnages, à commencer par son mari, mais aussi la famille de son amant. Il réalise, dès lors, une peinture sociale de l’accession au pouvoir de Hitler. Autour de ces principaux personnages, on croise nombre d’hommes et de femmes qui, pour les uns, suivent le NSDAP, tandis que d’autres sont communistes, juifs, ou tout simplement anti-nazis.

L’album a d’abord des vocations pédagogiques. Il suffit, pour s’en convaincre, de parcourir les dernières pages du livres, des textes et documents qui relatent la naissance du IIIe Reich, rassemblés par Isabelle Bournier, directrice des affaires culturelles du Mémorial de Caen. Il s’agit, en effet, du thème de ce second opus, intitulé “Allemagne 1933”, l’année qui vit Hitler accéder au pouvoir en devant Chancelier du président Hindenburg.

L’ensemble du récit s’appuie sur les principaux épisodes de la grande Histoire et met en scène des personnages clé de l’entourage du chef des Nazis, notamment Goering. Autant dire que le livre est très bien documenté et qu’il relate avec précision la chronologie des événements. Il raconte aussi avec talent la montée de la terreur dans une société où, soudain, tout le monde se méfie de son prochain.

Julia Von Kleist prend de l’importance dans le récit et donne de l’humanité au livre qui, à force de privilégier l’aspect historique, pèche souvent par son manque d’émotion. C’était très vrai dans le premier tome. Ca l’est un peu moins dans le second, où l’on s’intéresse plus au cas personnel de Julia et de ses déboires sentimentaux. Le parti pris historique reste néanmoins très fort et engendre un traitement scénaristique très classique. Pour autant, ne boudons pas l’intérêt de cette bande dessinée, vraiment agréable à lire et aussi intéressante pour celui qui voudrait plonger dans cette Allemagne en crise qui préféra la dictature hitlérienne à la république de Weimar, alors jugée trop molle. On sait ce que cela donnera.

Par Legoffe, le 15 mai 2010

L’Histoire avec un grand H est le personnage principal de cette série. Une période trouble et malsaine qui englouti sur son passage l’espoir, l’amour et la tolérance.
Alors que des patrons d’industrie, opportunistes ou réellement convertis au national socialisme favorisent l’ascension fulgurante d’Hitler en finançant son parti, d’autres, comme Julia, décident d’entrer en résistance contre la dictature montante.

J’ai l’impression que les différents caractères de l’album ont été créés pour illustrer un échantillon large et représentatif des réactions de la population allemande en cette année 1933.
Il sera toujours aisé de porter un jugement sur tel ou tel personnage, telle ou telle action, 80 années plus tard, assis bien à l’abri dans son fauteuil.
Jean Blaise Djian ne le fait pas, il expose les faits et utilise ses personnages pour nous donner une approche plus vécue, plus directement humaine de cette période terrible de l’Histoire.
Si l’univers romanesque y perd, la sensibilisation à cette tragédie de l’histoire y gagne en réalisme.

Par Olivier, le 30 juin 2010

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