Julia & Roem

Il y a eu le "Coup de sang", la planète a fini par craquer sous le coup d’un énorme dérèglement climatique qui s’est généralisé. Aujourd’hui les quelques survivants tentent de s’en sortir, de trouver une nouvelle raison de vivre, de se reconstruire.
Sur une route s’élance une Ferrari modifiée, à son volant, Lawrence, un ancien aumônier militaire qui erre dans le désert et qui va finir par rencontrer Roem et Merkt, deux amis solitaires qui se déshydratent au soleil. Tout les trois arrivent ainsi près d’un étrange hotel occupé par une petite communauté.
C’est l’heure des rencontres, des conflits, mais aussi de… l’amour…

Par fredgri, le 5 mai 2011

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Notre avis sur Julia & Roem

Un nouveau Bilal c’est toujours une bonne nouvelle en soi, même si le monsieur s’institutionnalise, il n’en demeure pas moins l’un des grands auteurs actuels, avec une production qui garde cette personnalité sans égal.

Tout de suite, on est touché par le parallèle que Bilal créé entre ses personnages et le "Roméo et Juliette" de Shakespeare. La comparaison est franchement assumée, et même commentée dans le livre lui même. le personnage de Lawrence ne se gênant pas pour remarquer la similitude entre les deux "mondes". Grâce à ses réflexions l’aumônier rajoute une dimension meta-textuelle qui accentue l’aspect tragique mais aussi symbolique du récit. Bilal créant ainsi une passerelle pour pouvoir mieux anticiper le véritable propos de l’album.

Car après tout de quoi parle cet album ? D’un monde désolé qui tremble encore sous les pieds des personnages, d’un monde qui ne demande qu’à revivre, et l’espoir de cette renaissance passe par l’histoire d’amour entre Julia et Roem.

Au premier coup d’œil on se dit que le scénario est assez plat, mais rapidement, justement, le récit prend du volume, de la gravité. Bilal a peut-être tendance à s’en tenir qu’à son parallèle entre Julia, Roem, Roméo et Juliette, à ce monde qu’il refuse d’approfondir (et c’est d’ailleurs tant mieux, on garde ainsi les yeux sur ces personnages) sans creuser d’avantage, en fait. Ce qui créé une distanciation assez étrange dans ce monde gris, désolant ! On a le sentiment que ça manque d’intensité, que même les deux amoureux ne semblent pas complètement impliqués dans leur coup de foudre.

Alors d’où peut me venir cette impression ? Du traitement graphique ? Peut-être. De la quasi-inexpressivité des personnages ? Certainement. Toujours est-il que même s’il se dégage vraiment une atmosphère très particulière de cet album, même si la lecture est très agréable, on pourrait presque penser qu’on passe à côté de ces personnages sans réellement les voir. A peine lève-t on les yeux qu’ils s’éloignent dans leur voiture, sans dire un mot.

Chaque nouvel album de Bilal est donc un évènement, on en parle partout, les journaux, la télé, le net, il y a des interviews par-ci par-là, et cela reste important de signaler ces œuvres à part, plus artistiques, plus intègres. Néanmoins, en s’éloignant des récits plus politiques, plus violents les personnages de Bilal ne se videraient-ils pas un peu ? Rendez-vous au prochain.

En attendant, on peut se régaler avec ces superbes planches !

Par FredGri, le 5 mai 2011

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