JULES VERNE ET L’ASTROLABE D’URANIE
Tome 1/2

En 1839, dans le port de Nantes, le petit Jules Verne déambule sur les quais de la Loire au bord desquels stationnent de nombreux voiliers marchands. Il s’hasarde à monter sur l’un d’entre eux et se met à fureter en son sein. Il y surprend le capitaine en pleine discussion avec un homme autour d’un artefact que ce dernier semble lui donner une grande importance. C’est à ce moment-là que Jules, suite à l’intervention de la maréchaussée qui est partie à sa recherche, retrouve son père. Quelques 28 ans plus tard, Jules est à Paris en compagnie avec P.J. Hetzel, son éditeur qui le tanne pour qu’il procède à la mise en forme de son dernier roman. Après s’être quitté, Jules ne peut s’empêcher de penser à sa dulcinée Estelle qui l’a tant marqué et retrouve son frère Paul de retour de Rotterdam. Ce dernier lui propose de partir pour l’Amérique en embarquant sur le plus grand paquebot du monde, le Great Eastern. Convaincu par les arguments enfiévrés de son frère, Jules accepte de se lancer dans cette grande aventure. Celle-ci va lui permettre de marcher sur les traces de son passé.

Par phibes, le 26 octobre 2016

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Notre avis sur JULES VERNE ET L’ASTROLABE D’URANIE #1 – Tome 1/2

Après avoir évoqué au travers d’une biographie romancée Victor Hugo (Victor Hugo, à la frontière de l’exil), Esther Gil revient pour nous proposer, sous l’égide de la maison Ankama, une nouvelle histoire ayant trait à un autre grand écrivain, Jules Verne, prévue pour se décliner en deux tomes.

Ce premier volet a la particularité de s’inspirer de deux pans de la vie du romancier, à savoir durant son enfance et lors de son escapade en Amérique avec son frère Paul au moment où ce dernier est en train d’écrire son sixième roman Les enfants du Capitaine Grant (1867). A l’appui de faits totalement véridiques trahissant comme il se doit une recherche documentaire évidente (les flâneries nantaises du jeune Jules, son amour pour Estelle, son voyage à bord du Great Eastern, sa découverte du nouveau monde… entre autres), Esther Gil nous dresse un récit bien consistant qui va faire naître une intrigue imaginaire tournant autour d’un instrument astronomique et d’un porteur mystérieux.

Il ressort de cette mixité un début d’histoire aventureuse qui a tout pour attiser la curiosité. Il ne fait aucun doute que le cadre historique, remarquablement bien campé et généreusement distillé, donne déjà une certaine « hauteur » aux péripéties, servies en cela par nombre de références bien mises en évidence. Par ailleurs, il bénéficie d’un personnage-clé de choix, puisque c’est le célèbre romancier lui-même qui anime l’intrigue et par ce biais, qui nous livre un pan de son intimité fort bien relatée. Enfin, le côté fantastique ébauché dans cette première partie n’échappera au lecteur et engendrera évidemment mystère, rebondissements et questionnements sans explication immédiate.

La partie graphique réalisée par Carlos Puerta se veut de haute qualité. Illustrateur au talent incontestable, ce dernier nous offre un travail pictural esthétique, doté d’un réalisme proche de la photographie. La recherche documentaire est indéniable et se perçoit énormément au travers des nombreux décors (par exemple les quais de la Loire à Nantes, les boulevards parisiens, les intérieurs du Great Eastern…), se voulant de véritables appels au voyage historique. De leur côté, les personnages ont une réelle présence (malgré leur fixité), assurément inspirés par des acteurs de cinéma (Robert Shaw, Glenn Close…) ou autres.

Une invitation au voyage historico-aventureux bien accrocheuse qui devrait nous rassasier pleinement avec le second volume.

Par Phibes, le 26 octobre 2016

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