JUGE BAO
L'impératrice oubliée

Après ces années à traverser le pays pour dénoncer la corruption le juge Bao retourne à la capitale pour faire son rapport auprès de l’empereur lui même. Il entend alors parler de complots qui menacent sa vie. Grâce à son assistant Zhan Zhao il rencontre les rebelles qui fuient les malversations des nobles de la capitale, parmi eux se tient la Concubine Li, jadis forcée au suicide par sa concurrente dans le cœur de l’empereur. Le juge Bao commence alors à réfléchir à un plan qui pourrait lui permettre de régler toutes ces affaires…

Par fredgri, le 18 janvier 2015

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Notre avis sur JUGE BAO #6 – L’impératrice oubliée

Commencée il y a cinq ans, cette série s’achève en beauté avec ce numéro. Formidable conclusion d’une série qui sera pourtant restée relativement discrète, malgré une qualité avérée et jamais démentie au fil des volumes.

L’adroite écriture de Patrick Marty lie très intelligemment polar médiéval et plongée culturelle dans la Chine du onzième siècle (Dynastie Song), dans un récit qui prend ici toute sa saveur, car il vient conclure tout les précédents, l’ultime affaire du juge Bao dans le cadre de la mission que lui confia l’empereur ! Le scénario est complexe, car l’auteur y mêle de nombreux protagonistes, il plonge dans le passé, révèle les méandres de la cour, des divers intéressements machiavéliques et très vite l’ensemble prend des reliefs d’un récit-tiroir passionnant et particulièrement captivant. Mais n’oublions pas qu’il s’agit avant tout d’un vrai polar, avec enquête, fausses pistes, indices, témoins et coupables.
Patrick Marty mène sa barque très habillement, l’intrigue nous prend aux tripes dès le début, il faut juste ne pas trop se perdre dans tout ces noms exotiques, car cela va aussi très vite !

Mais, même si le scénario reste palpitant, les planches de Chongrui Nie sont absolument sublimes, elle transcendent littéralement la moindre scène. Tout au long de la série jamais il n’a faiblit, gardant toujours constante cette incroyable qualité d’exécution, mêlant les techniques, jouant sur les ombres, sur la lumières, sur les clair-obscures, ne s’épargnant aucune difficulté dans la composition de ses planches… On reste vraiment scotché par l’audace graphique de cet artiste hors du commun dont il va falloir absolument surveiller les futurs projets ! Le seul bémol, c’est ce côté figé qui vient certainement de la documentation photographique de l’artiste. Mais c’est très largement compensé par la finesse de ces cases.
Juge Bao fait vraiment partie de ces séries que l’on regarde avant même de penser à la lire. On feuillète lentement quelques pages, on se perd à juste regarder cette exécution parfaite, le jeu des lumières et la justesse des détails vestimentaires, des décors…

Avec ce sixième et dernier numéro s’achève donc une des séries les plus sous médiatisées du moment. De celle dont on dévore chaque volume avec gourmandise, regrettant qu’il faille le plus souvent batailler pour se procurer le moindre tome !
Alors je vous conseille très vivement de vous pencher de suite sur ce Juge Bao et ses six volumes qui restent une des plus intéressantes lectures du moment. Un plaisir constant, loin des albums qui veulent tout révolutionner, à grand renfort d’effets scénaristiques. On a ici de la bande dessinée indépendante de haut niveau qu’il est important de redécouvrir. En espérant vite avoir des nouvelles des auteurs !!!

Par FredGri, le 18 janvier 2015

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