Suivi de Tamara & Juda

Deux histoires dans cet album:
Judith & Holopherne: (Bible – Le livre de Judith) Alors que les hébreux sont menacés par le général Holophernes, la belle Judith propose aux autorités juive d’aller tuer le fameux général. Pour cela elle se rend au camps de ce dernier, accompagnée par sa suivante Esther, toutes deux nues et aussi séduisantes que possible. Une fois sur place, tous sont subjugués par la beauté de ces deux femmes, Holophernes s’octroie d’emblée Judith tandis qu’Esther est attribuée aux soldats. Judith s’évertue alors à faire de son mieux pour "endormir" le général en le séduisant, et quand celui-ci baisse sa garde elle lui tranche la tête…
Thamara & Juda: (Bible, Genèse 38) Un jour, Juda voit passer devant lui, sur le marché, la magnifique Thamara, elle n’a que 14 ans mais déjà, sur son passage, les hommes n’ont d’yeux que pour elle. Juda est troublé, étant déjà marié il décide de demander sa main pour son fils Her au père de la belle. Mais Her est un homme cruel qui ne rêve que de ruiner son père, voyant en Thamara la énième tentative de Juda pour le contrôler… Her finit par mourir lors d’une bataille, Juda la donne alors en mariage à son second fils Onan…

Par fredgri, le 24 février 2022

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Notre avis sur Suivi de Tamara & Juda

Après Nagarya et Chloé, trop plein d’écume, Dynamite revient avec une nouvelle réédition d’anciens albums de Peter Riverstone.
Toujours fidèle à lui même, l’artiste nous emporte dans une réécriture extrêmement démonstrative de deux petits chapitres de l’Ancien Testament qui mettent en scène deux héroïnes fortes, réputées comme immensément belles ! Qu’il s’agisse de la troublante Judith qui décide d’aller tuer le général ennemi qui a assailli sa ville ou la sublime Thamara qui, alors qu’elle n’a que 14 ans, est forcée de se marier aux deux fils de celui qui la convoite… Elles représentent toutes deux cette force qui exulte le peuple juif opprimé, quitte à se sacrifier.

En contre partie, Riverstone transcende les récits, commence à transformer ces femmes aux corps de déesse en de simples objets sexuels, ballottées d’homme en homme, meurtries et humiliées, elles sont pénétrées de tous les côtés avant de progressivement gagner en caractère, en force et finir par devenir de vraies héroïnes.
Ainsi, l’auteur étire le matériel original, de quelques lignes il construit deux récits assez haletants, mais qui tournent toutefois qu’autour d’une même démarche, montrer le plus de scènes possible ou les belles se déhanchent et subissent l’assaut de leurs hommes, le plus souvent particulièrement bien membrés eux aussi.
Car chez Riverstone, il n’y a qu’assez peu de demi-mesure. Les femmes sont globalement sculpturales, de longues jambes, des hanches larges, des seins bien lourds et des vêtements la plupart du temps transparents. Pour les hommes, soit ils sont extrêmement communs, soit ce sont des étalons sculptés par les plus grands artistes grecs. On est dans de l’archétype, mais pourquoi pas. C’est tout le charme de ces univers ultra contrastés.

Mais il ne faut pas oublier la qualité graphique de Riverstone, les textures de ses planches en couleurs directes, cette façon de glisser sur les volumes, la gestuelle de ses coups de pinceaux, la sensualité qui se dégage des scènes plus intimes, c’est particulièrement beau et envoutant, même si je trouve que sur Judith & Holopherne, il reste en deça de Thamara et Juda !

Une très belle redécouverte d’un des maîtres de l’érotisme. Croisons les doigts pour que l’éditeur exhibe d’autres chef d’œuvres perdus de ce genre !

Par FredGri, le 24 février 2022

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