Le journal d'un remplaçant

C’est la rentrée, et Martin, en tant que jeune professeur, n’a pas encore de poste titulaire. Il attend donc, comme il peut, son affectation de remplaçant. Le téléphone sonne ! L’affectation tant redoutée arrive, il sera professeur à l’IR des Sapins, institut de redressement pour élèves ultra violents…

Par Arneau, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Le journal d’un remplaçant

Dans ce journal de bord, l’intention de Martin Vidberg était louable car il a voulu nous parler de son expérience difficile mais aussi redorer le blason de son métier qui lui semble terni. Le lecteur est absorbé lorsqu’il nous parle de son quotidien, plus que déroutant, dans sa classe « difficile ». Il nous raconte ses difficultés à affronter ses problèmes, sans formation ni conseil, et il est difficile de ne pas ressentir de l’empathie pour ce personnage embourbée dans une situation qu’il n’a pas choisi. Même s’il ne s’apesantit pas sur les situations familialles des enfants dont il a la charge, on ressent bien la lourdeur de ce qui se cache derrière ces petites têtes blondes.
Le récit de ce professeur est donc prenant mais ses digressions sur le métier d’instituteur m’ont semblé mal venues. Et cela m’a dérangé à la lecture. J’ai parfois eu l’impression que l’auteur passait plus de temps à se justifier et à théoriser sur sa fonction, qu’à raconter. J’ai même trouvé qu’on était parfois à la limite de la victimisation comme si le métier de professeur des écoles était devenu un chemin de croix dans notre société. Et c’est dommage, car il risque d’obtenir le résultat inverse de celui recherché, en isolant un peu plus sa fonction des autres métiers.

Il a voulu parler de sa vocation mais aussi dénoncer les incohérences de l’éducation nationale et même si il a parfois tendance à enfoncer des portes ouvertes, il réalise des constats intéressants. Mais il ne se contente pas de poser des questions ou de faire un état des lieux, il donne son opinion et s’engage. Il parle notamment à plusieurs reprises d’échec en terme d’éducation mais ceux-ci ne seraient dus qu’au « système » en déresponsabilisant ceux qui l’animent. J’ai, pour ma part, trouvé certaines solutions ou idées un peu simplistes mais je n’exposerai pas plus mon opinion sur le sujet. Je pourrais rentrer dans la catégorie des gens qui donnent leur avis sans « vraiment » connaître le sujet comme le dénonce l’auteur, mais surtout chacun pourra se faire son propre avis sur les idées avancées.

Le dessin est, lui, simplissime avec des personnages en forme de patate. C’est plutôt original et rigolo, certains personnages ne se différenciant que par leur coiffure !

Avec cet album, la BD compte un récit autobiographique de plus. Même s’il est plutôt intéressant, il aurait sans doute gagné à être un peu moins nombriliste et un peu plus ouvert sur les autres.

Par Arneau, le 11 décembre 2007

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