Journal d'un embastillé sous la Vème République

Arrêté par la police en 1961, l’auteur a passé une année (et des poussières) en prison pour son implication dans les actions de l’O.A.S. qui était à l’époque au plus fort d’un combat en faveur d’une Algérie qui pour eux aurait dû rester française.
 

Par sylvestre, le 3 janvier 2010

Notre avis sur Journal d’un embastillé sous la Vème République

Sans entrer dans le débat politique, on peut parler de cette bande dessinée au format à l’italienne dessinée en noir et blanc jour après jour, du fond de sa cellule, par Coral. Plus que d’une bande dessinée comme on peut l’entendre aujourd’hui, on parlera d’ailleurs plutôt d’un journal illustré, deux vignettes successives ne montrant jamais deux phases différentes d’une même action. On y observera un style graphique proche du dessin de presse humoristique, plus ou moins efficace, ou l’utilisation d’un Français qui aurait mérité une petite relecture. Mais on remarquera surtout la narration de cette œuvre engagée et les moyens utilisés pour que passent les messages…

Car bien entendu, le côté propagandiste crève l’écran. Le côté vindicatif, aussi. Jamais, par exemple, le Général de Gaulle n’est présenté autrement que caricaturé comme Le Roy félon, comme un souverain sans cœur, prompt à laisser aux mains des barbares nord-africains la population vivant sur le sol de l’Algérie alors encore française (la Province du Soleil) mais en passe d’accéder à cette indépendance de 1962 dont l’O.A.S. ne voulait pas. En contrepartie, l’O.A.S. et ses membres ne sont évoqués que comme les éléments d’une politique salutaire pour cet ex-territoire d’outre-Méditerranée. Le noir et le blanc, quoi. Le bien et le mal.

Et on ressent logiquement un certain malaise pendant cette lecture. Sa publication a en effet donné, alors que tout était encore très frais, la parole à un homme sympathisant de l’O.A.S., organisation qui a désormais, et pour toujours sans doute, peu reluisante presse… C’est donc un livre à risque, selon de quel côté penche le cœur politique du lecteur. Comme tout livre qui nous outrerait parce qu’il est écrit par l’ennemi prêchant pour sa paroisse, alors qu’un un livre écrit par quelqu’un qui pense comme nous nous paraîtrait détenir la vérité…
 

Par Sylvestre, le 3 janvier 2010

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