L’annexe : notes de journal du 12 juin 1942 au 1er août 1944

En ce jour de juin 1942, Anne Frank, petite fille juive, fête ses 13 ans. A cette occasion, elle reçoit de ses parents plusieurs cadeaux dont un joli petit cahier qui la remplit de bonheur. Elle sait comment elle va l’utiliser. Elle va lui confier, comme à une grande amie, tout ce qu’elle a sur le cœur, histoire certes de libérer ses pensées mais aussi de raconter ce qu’elle vit au jour le jour. A commencer par ces petits moments d’insouciance qu’elle passe avec ses camarades de classe, avec ses petits prétendants, malgré les lois anti-juives promulguées par un occupant allemand impitoyable. Mais bientôt, la pression nazie se fait telle que l’adolescente doit, avec ses parents, sa sœur et trois autres personnes, s’enfuir pour échapper aux sinistres convocations et trouver refuge dans le bâtiment où travaille son père, à l’endroit que l’on appelle l’annexe. Cette clandestinité obligée va permettre à Anne de narrer son quotidien, un quotidien partagé entre promiscuité parfois difficile et malgré quelques petits répits, inquiétude quasi permanente.

Par phibes, le 29 février 2016

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Notre avis sur L’annexe : notes de journal du 12 juin 1942 au 1er août 1944

Le journal d’Anne Frank est un ouvrage mondialement connu qui a fait l’objet de nombreuses adaptations. Porté au théâtre ou au cinéma, ce récit émouvant se voit aujourd’hui traité sous la forme d’une bande dessinée, à l’initiative d’un Antoine Ozanam particulièrement investi dans une mission de préservation bien compréhensible.

Ayant opté pour la version littéraire reprise par Otto Frank, le père d’Anne, seul rescapé de cette terrible épreuve, parue le 25 juin 1947 aux éditions Contact, le scénariste s’accapare le sujet en le restituant d’une manière inspirée et surtout très évocatrice voire respectueuse de ce qui a été rapportée par la jeune Anne. Aussi, on ne pourra qu’être bouleversé par cette situation dans laquelle la guerre a plongé la famille Frank et durant laquelle, l’adolescence a pu traduire ses deux ans de clandestinité.

Bien que l’on perçoive par les mots d’Anne une fraîcheur qui éluderait presque la terreur extérieure, son témoignage d’adolescente, de par sa force, de par son humanité, reste mature. Les nombreuses vicissitudes narrées, le climat confiné, les commentaires sur les quelques bribes d’informations glanées par les isolés, les inquiétudes de ces derniers, leurs espoirs, leur relationnel… tout concoure pour marquer les esprits et susciter des émotions.

Côté illustrations, le style épuré de Nadgi rend l’adaptation on ne peut plus concluante. On a l’impression que le dessin, de par sa fraîcheur, fait corps avec le personnage d’Anne. Le trait est émotionnellement très efficace et les aplats de couleurs sont bien dosés, le tout apportant au témoignage une profondeur indéniable.

Une initiative éditoriale à ne pas manquer qui a l’avantage de pérenniser un témoignage on ne peut plus poignant. A lire par tous !

Par Phibes, le 29 février 2016

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