JOUR OÙ J'AI RENCONTRÉ BEN LADEN (LE)
Tome 2

Jérémie Dres poursuit le récit de deux hommes se retrouvant en 2001 dans l’Afghanistan des Talibans, dans les camps d’entrainement d’Al-Qaïda. Arrêtés suite à l’intervention étatsunienne, ils se retrouvent emprisonnés à Guantanamo.

Par v-degache, le 11 octobre 2022

Notre avis sur JOUR OÙ J’AI RENCONTRÉ BEN LADEN (LE) # – Tome 2

Nous retrouvons les deux Vénissians Nizar et Mourad, poursuivant leur périple mortifère dans l’Afghanistan des Talibans. Mais les attentats du 11 septembre 2001 sont passés par là, suivis par l’intervention militaire étatsunienne.
Le début de ce deuxième volume voit leur cavale s’achever au Pakistan, et l’essentiel du tome va traiter de leur incarcération dans la base américaine de Guantanamo, en dehors de tout droit international.

Le récit reste passionnant, proposant une plongée dans ces camps de détention destinés aux « combattants illégaux », ici capturés en Afghanistan. Dessins et mots permettent de poser des conditions inhumaines d’incarcération et les différentes humiliations et tortures pratiquées par les Etats-Unis, qui seront reprises plus tard en Irak, à Abou Ghraïb ou Camp Bucca, accélérant alors la formation de l’hydre DAECH.
L’intervention du maire de l’époque de Vénissieux, Dédé Gerin, militant franc et loyal du PCF jusqu’à il y a peu, est aussi mis en avant pour son rôle décisif dans la médiatisation de la situation de ces deux jeunes, alors que la non intervention de la France en Irak aux côtés de son allié américain compliquait le dialogue entre les deux pays.
Le travail de Jérémie Dres reste rythmé et aéré, et l’écriture fait oublier un dessin peu académique. Ce diptyque est une très bonne adaptation des souvenirs et de l’expérience peu ordinaire de Mourad Benchellali et Nizar Sassi.

Bien différent du premier tome qui développait le côté aventureux, un peu paumé, de deux hommes se retrouvant plongés dans un Afghanistan creuset d’apprentis djihadistes en provenance du monde entier, cette suite du Jour où j’ai rencontré ben Laden nous décrit un univers clos et anxiogène, nous rappelant ce que fut ce monde post 11 septembre, avec les dérives de la réaction étatsunienne face aux « Etats voyous » et au terrorisme.

Par V. DEGACHE, le 11 octobre 2022

Publicité