JOUR J
L'imagination au pouvoir

Mai 1968. Alors que le général De Gaulle vient de mourir dans le crash de son hélicoptère, plusieurs millions de francs sont dérobés à la Banque de France. Dans la rue, la révolution opère et se transforme en une véritable guerre civile.

Mai 1973. Pour mettre fin à la guerre civile, plusieurs mouvements politiques se sont unis pour former un gouvernement transitoire, qui doit préparer la création de la VIe République. On y croise Daniel Cohn-Bendit, Michel Rocard, François Mitterrand, Jacques Chirac… Dans la rue, les traces de la guerre sont nombreuses, mais Paris se reconstruit, optant pour une architecture psychédélique. 

C’est alors que refait surface un ancien homme du casse de 1968 que l’on croyait mort. Il réclame sa part de butin. Certains politiciens, au plus haut sommet de l’Etat, n’ont soudain plus l’esprit tranquille. Ils savent que cet homme peut faire flancher leurs ambitions et pire encore.

Par legoffe, le 5 juin 2011

Notre avis sur JOUR J #6 – L’imagination au pouvoir

Cette série, basée sur l’uchronie, se poursuit et pose ses valises spatiotemporelles dans la France des années 1970. Une France bien différente que celle que nous connaissons. De Gaulle est mort en mai 1968 alors qu’il partait pour Baden-Baden et il s’en est suivi une véritable guerre civile. Elle a abouti à l’arrivée au pouvoir de cette fameuse “imagination” réclamée par les slogans soixante-huitards.

Ainsi, la rondeur et les couleurs vives ne se sont finalement pas limitées aux salons, mais ont envahi la ville. Le Paris imaginé ici par Mr Fab est étonnant, très futuriste dans son architecture. C’est l’un des aspects vraiment intéressants du livre, qui devrait interpeller les amateurs éclairés.

Le livre fourmille de références et de bonnes idées. Il s’avère une véritable récréation qui ne manquera pas d’amuser le lecteur, surtout s’il a connu le contexte politique de 1968. Il faut, en effet, maîtriser le sujet pour vraiment apprécier le récit et ses nombreuses allusions historiques, ainsi que ses personnages. Nous y retrouvons beaucoup d’hommes politiques ou de journalistes dont la voie a parfois bifurqué (Serge July, responsable d’un groupe armé et agent informateur !), ou d’autres qui, malgré le contexte très différent, semblent capables de mener leur destin (Mitterrand).

L’ensemble est cimenté autour d’une affaire de braquage de banque, ce qui a le mérite de structurer l’ensemble pour former un véritable thriller.

Mais les forces du livres peuvent aussi, parfois, être ses faiblesses. La grande quantité de clins d’oeil et de références alourdissent le rythme de lecture, tout comme ils risquent de perdre tous ceux qui ne connaissent pas l’histoire politique de la France de 68. Il aurait sans doute fallu développer l’aventure sur plusieurs tomes afin de lui donner plus de consistance. Les auteurs nous offrent – malgré tout – une bande dessinée tout à fait honnête, que je mettrai au niveau du second tome et au dessus des décevants Septembre Rouge et Octobre Noir.

Par Legoffe, le 5 juin 2011

Publicité