JOUR J
Paris, secteur soviétique

Décembre 1951. Jacques Saint-Elme peste. Il est envoyé dans le secteur de Paris occupé par les Russes. L’Armée Rouge est, en effet, parvenue jusqu’à la capitale française en 1945, créant ainsi la République Démocratique Française au nord de la Seine.

Saint-Elme est flic et espion. C’est à ce titre qu’il est convié par les Russes à participer à une enquête sur un tueur en série qui assassine sauvagement des prostituées dans le quartier de Pigalle. Il n’a guère envie d’aider les Soviétiques. Néanmoins, cette affaire arrive au plus mauvais moment, alors que Paris doit accueillir une importante conférence sur la paix. Ces meurtres pourraient perturber les débats. Mais les enjeux pourraient être bien différents que ne le laissent à penser les apparences.

Par legoffe, le 27 juin 2010

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Notre avis sur JOUR J #2 – Paris, secteur soviétique

En mars dernier sortait le premier tome de cette série originale qui réécrit l’Histoire et permet de découvrir un lieu ou un événement de façon totalement inédite. A ce petit jeu, Duval, Pecau et Blanchard semblent s’amuser. Après avoir imaginé la conquête de la Lune par les Russes, ils entraînent maintenant les Soviétiques jusqu’à Paris ! Précisons, d’ailleurs, que le tome 1 et 2 n’ont aucun point en commun. Chaque album de la série se lit indépendamment des autres.

J’avais adoré le premier opus de la série. J’ai donc ouvert avec jubilation le second. Voir les Russes occuper notre belle capitale avait de quoi intriguer le lecteur. Comment les auteurs allaient-ils justifier la chose ? Et à quoi Paris pourrait bien ressembler sous le joug soviétiques ? Comment serait installé le contexte géopolitique ?

Ce qui pouvait paraître improbable en lisant le résumé devient tout de suite plus convaincant une fois les explications arrivées. Le contexte ayant permis aux Russes d’atteindre la Ville Lumière est soudain assez crédible. C’est une bonne chose car cela permet de conditionner le lecteur au récit.

L’histoire proposée est, en fait, un polar doublé d’un roman d’espionnage. Nous découvrons les coulisses des réseaux alliés et russes qui se télescopent pour tenter de peser sur l’avenir.

La mise en scène, tout d’abord, est très plaisante. Les superbes dessins de Séjourné permettent de découvrir un Paris blessé de façon assez bluffante. La Tour Eiffel est décapitée, les drapeaux soviétiques flottent sur l’Arc de Triomphe, Montmartre est en ruine… Le dépaysement est total !

Le scénario, lui, va nous permettre de recroiser quelques personnages ayant réellement existé par le passé. Les criminels du passé peuvent ainsi parfois échapper aux remaniements de l’Histoire… On retrouve aussi des noms de politiciens familiers, parfois simplement cités sans apparaître dans le récit, comme Mitterrand ou Pasqua. Pour ma part, j’ai trouvé que c’était même un peu trop, que ça sentait le remaniement forcé.

Si le livre se laisse lire avec un certain plaisir, il n’est pas à la hauteur du précédent tome. Les histoires de tueur en série et d’espionnage sont d’un classicisme absolu. Pour ne rien arranger, le rythme est assez monotone et les auteurs n’ont pas vraiment cultivé le suspense au fil des pages. La vraie originalité vient donc uniquement du contexte historique bouleversé. Cela ne suffit pas à faire d’une bande dessinée un grand récit. On quitte donc l’album avec une certaine déception, en espérant que le prochain album répondra à nouveau à nos espérances.

Par Legoffe, le 27 juin 2010

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